mercredi 6 juin 2018, par
Il faut toujours distinguer le contexte et le résultat. Dans le cas du producteur de Nairobi DJ Raph, les deux présentent une belle cohérence. S’il ne s’est pas rendu systématiquement sur le terrain comme Alan Lomax qui a documenté la musique folk et country traditionnelle aux Etats-Unis, il s’est plongé dans la pléthorique collection de l’Iwalewahaus de Bayreuth. Ses emprunts proviennent du Tchad au lac Kivu en passant par la République Centrafricaine.
Il y a évidemment une vraie création à partir de cette matière première mais qui est abordée frontalement, pas via des biais plus détournés de l’Hantologie. Pour que ça fonctionne, il est essentiel de ne pas dénaturer cette matière première à coups de beats vulgaires. Eviter le syndrome Deep Forest quoi. Le traitement est manifeste mais reste discret et ne se limite pas à l’adjonction d’une boite à rythme. On sent sur Earthstep une volonté de prolonger la matière plus que de l’exploiter.
Parfois, le curseur est plus dans la zone électronique sur Ikondera mais ça n’apparait pas comme une trahison. On notera aussi quelques claviers additionnels çà et là (Yayaya Twins). Les mélopées sont évidemment entêtantes (Chant of the Umuhara, Drum Rythms) et fournissent d’excellents points de départ. Tout est affaire de démarche et d’équilibre ici. Sans doute que l’origine kenyane de l’artiste l’aide à ne pas altérer l’authenticité d’un projet qu’on recommande sans réserve à tout esprit curieux, qu’il soit friand ou non (c’est mon cas) de musique du monde.
On avait déjà croisé le chemin de Sébastien Guérive, apprécié cette sculpture sur son qui dégage une majesté certaine mais sans grandiloquence. Cet album ne fait que confirmer et appuyer cette impression.
C’est le mélange d’organique et d’électronique qui est la plus grande réussite, ce qui permet à la fois de ménager l’émotion et de garantir une pulsation basse, cardiaque qui n’est pas un ajout de beats a (...)
L’EP sorti l’an passé nous avait déjà signalé le talent et la singularité d’Édouard Ferlet. On rappelle donc la singularité de son procédé. Il utilise deux pianos dont un mécanique piloté par une machine semble dialoguer avec celui qu’il manipule en direct. Ce pilotage crée un dialogue, indéniablement, mais s’il permet de se laisser surprendre, il faut tout de même une sacrée maitrise.
Pas de souci à avoir, (...)
Batz est le projet de deux musiciens et producteurs français, Seb Moreau et Franck Marchal et si ces noms ne vous disent rien non plus, ce premier album devrait changer les choses. Surtout qu’ils ont eu la bonne idée d’inviter sur 5 titres la chanteuse Charlotte Savary qu’on avait surtout connu comme chanteuse principale du projet Wax Taylor.
C’est un argument d’appel sans doute aucun, et le très (...)
Un peu de distraction et hop, on laisse passer deux albums. C’est ce qui est arrivé depuis La Chute de Magnetic Rust, nom de guerre du Nordiste Kevin Depoorter. On peut le déclarer maintenant, on ne laissera plus passer l’occasion. Parce que cet album confirme tout ce qu’on en pensait tout en complétant son univers.
Lequel n’est pas si facile à cerner d’ailleurs. Si ce n’est pas frontalement de (...)