jeudi 21 juin 2018, par
Il est rare qu’un groupe nous reste sympathique quand la chanteuse ne nous l’est plus. C’est pourtant la performance réussie par Hope Sandoval et ça mérite d’être souligné. On a bien compris la différence entre ses Warm Inventions et Mazzy Star. Dans le groupe de base, c’est David Rorback qui est à la manœuvre au lieu de Colm Ó Cíosóig chez les Warm Inventions.
Un retour aux sources, c’est ce que propose ce joli EP. Dans l’esprit tout d’abord parce que Still est de ces morceaux minimalistes et hantés qu’on a tant aimé. On retrouve aussi cette slide, ces accords plaqués et cette voix boudeuse et altière à la fois. Mazzy Star, c’est la matrice de tellement de choses délectables, qu’on est contents de les revoir dans une bonne forme manifeste sur la belle mélodie au piano de Quiet, The Winter Harbour.
Retour dans le fond ensuite puisqu’ils reprennent So Tonight That I Might See, la plage titulaire et finale de leur légendaire album qui a tout de même 25 ans (gasp…). Leur style est tout à fait intact là-dessus mais on ne voit pas pourquoi réutiliser un titre existant pour en faire tellement autre chose, l’entêtante répétition un peu médiévale de l’original étant ici totalement oblitérée.
On ne sait pas si cet EP pourra plaire au-delà des quadragénaires qui ont fondu pour cette voix un beau jour de 1993 mais pour ces derniers, une petite dose de mélancolie puissante et les retrouvailles avec cette voix inimitable est précieuse. Trois bien beaux morceaux et une relecture pas bien utile constituent un retour qu’on accueille avec joie.
On ne peut pas dire que l’exercice de l’album de reprise soit notre préféré. Si c’est amusant à petites doses, l’aspect presque toujours hétéroclite de reprises diverses par un.e artiste ou de rerpises d’un.e artiste par une multitude est souvent rébarbatif. Mais avec une forte personnalité musicale établie avec parcimonie lors de ces 15 dernières années, on savait que la cover était un des (…)
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Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)