vendredi 5 octobre 2018, par
On ne se fait pas trop d’illusions, les occasions de créer un style musical radicalement nouveau ne sont pas grandes et s’amenuisent même. Par contre, rencontrer de nouvelles personnalités musicales est plus que probable. C’est le cas de figure ici avec une formation canadienne qui a su dégager une personnalité et nous rappeler des choses qu’on n’aurait pas forcément cru compatibles.
On songe par exemple aux bons moments de Snowdenavec les rythmiques un peu âpres de Delta Lab. Ou alors Liars pour ce bouillonnement sous-jacent. Mais We Are The City ne sont pas des terroristes sonores. Ils le démontrent notamment par la douceur des harmonies vocales (When I Dream I Dream of You). Les voix peuvent en effet se faire apaisées, comme celle de Bradford Cox (Deerhunter, Atlas Sounds) au milieu de son propre rêve perturbé. C’est ainsi qu’on peut appréhender Our spectacular And Common Lives.
Il y a forcément des moments plus complexes comme When You Dream, You Dream of Waves mais les voix lorgnent alors du côté de Mike Hageas. Mais chez un Perfume Genius emprisonné dans la cave de Xiu Xiu (les sons de To Get It Right You Have To Get It Wrong Sometimes). Mais ce n’est pas un procédé non plus, ils prennent un malin plaisir à casser leurs propres codes avec un instrumental très lent au piano (Peachland at Night). De quoi assurer une pause sans doute, dérouter aussi, et ils enchaînent sur un morceau recueilli (Dark Horizon) qui fait un beau contrepoint aux moments qui jouent de l’intensité (Mid-Tempo Drama).
Vous l’aurez compris au large spectre balayé par les références utilisées, cette musique reprend des éléments disparates sur le papier. Un peu synthétique, un peu sombre, toujours personnelle, la musique de We Are The City est perturbée et apaisée tout à la fois. On va suivre ce trio de Vancouver surtout qu’un second volet, supposément plus sombre et intitulé RIP est en préparation.
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)
Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham (…)
La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez (…)
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
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Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
Il faut dire aussi que si (…)