lundi 22 octobre 2018, par
Vous avez peut-être déjà entendu parler de Marie Davidson en tant que moitié du duo darkwave Essaie Pas qui nous plait beaucoup ici. Ceci est son premier album sur Ninja Tune, son quatrième en tout et s’il pourra plaire sans souci aux amateurs de la formation de base, il a suffisamment de spécificité pour s’imposer de lui-même.
Comme pour Essaie Pas, on est un peu dans la queue de comète electroclash. Avec un accent anglais crédible (et québécois en français, forcément) et qui claque avec une belle assurance. Québécoise exilée à Berlin, elle parle de sa vie dans la nuit (le monde de la night sans Quentin Mossiman) dès le premier morceau qui recense toutes les questions stupides que doit subir une dj. Sa voix est souvent celle de ses interlocuteurs, ce qui distancie un peu et évite toute tentation d’auto-complaisance et de plainte. Il y a aussi du monologue et c’est en mode sincère (The Tunnel) et beaucoup d’incrustations sonores bien intégrées qui donnent un peu de chaleur à cet album très personnel. Le sujet est assez décalé et finalement en habile contrepoint aux influences eighties et leur culte du winner (Work It) ou de la vacuité de certains discours psychologiques (The Psychologist).
Daydreaming est logiquement plus apaisé mais il reste bien évidemment quelques pièces techno bien senties comme So Right ou Lara. La force de frappe est aussi convoquée sur Workaholic Paranoid Bitch (il existe un remix par la Sibérienne Nina Kravitz pour ceux que ça intéresse).
La grande force d’Essaie pas, c’est que ça claque. C’est comme ça, indémontrable et indéniable à la fois. Marie Davidson garde cet aspect de son groupe de base en ajoutant une composante plus personnelle et introspective et un humour acéré qui la distingue clairement.
Il ne faudra pas beaucoup de temps pour renouer avec Ladytron, quelques secondes ont suffi pour que cette voix et son écho qui maintient un peu de mystère reviennent avec leur charriot de souvenirs (c’est comme un charriot de desserts mais plus nostalgique).
C’est leur ADN, leur marque de fabrique depuis qu’ils ont émergé avec l’electroclash. On ne s’étonnera donc pas de retrouver des sons (…)
Au plus que, au mieux que
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