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Piles - Una Volta

lundi 19 novembre 2018, par marc


Il y a des noms qui n’évoquent guère avant qu’on ne les croise dans des projets emballants à très courts intervalles. Ce projet à trois batteurs, Guigou Chevenier, Michel Deltruc et Anthony Laguerre se place en effet dans le sillage du Club Cactus dont on vous a parlé récemment. D’autant plus que le dernier nommé est membre des deux formations et de Filiamotsa. Mais à l’inverse des deux autres groupes, il n’y a pas d’invités vocaux au programme. Il y a bien quelques extraits sonores sur Materials in Us mais c’est une archive historique, pas un talent extérieur. Mais il y a par contre un fascinant livret qui tente d’établir visuellement l’équivalent rythmique de la musique.

La batterie seule peut se révéler compliquée pour les nerfs. On pense à l’irritante musique du par ailleurs brillant Birdman de Cuaron. Mais l’effet ici est plus hypnotique, spécialement sur le justement intitulé Kraut and Piles. La patiente constructions induit une tension assez irrésistible et c’est peut-être un des morceaux les plus addictifs de l’année.

Il faut attendre Mort Aux Cons (‘vaste programme’ disait le Général) pour entendre un peu de guitare mais n’allez pas déduire que c’est un album de cogneurs. L’introduction de Materials In Us est tout en retenue, dronesque presque. Il y a le même jeu sur les atmosphères sur Marie. On retrouve le même côté joueur et les structures en cymbales denses que sur des plages de l’antique Ummagumma de Pink Floyd.

On ne va pas faire semblant que tout amateur de variété peut écouter ceci au réveil mais ceci n’est expérimental que parce que le groupe est formé de trois batteurs, pas parce que le résultat est déconcertant. Ceux qui s’y plongeront auront leur dose de rythme, de secousses et de transe. De quoi satisfaire une légitime curiosité donc.

    Article Ecrit par marc

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