jeudi 24 janvier 2019, par
A cette période-ci paraissent aussi les articles sur les albums qui ont donné du fil à retordre. Pas à l’écoute mais à l’analyse. Depuis quatre mois, celui-ci revient avec toujours autant de plaisir d’écoute et de perplexité critique. Mais il faut en parler parce que le ton singulier qui s’en dégage est un signe de talent évident.
Et cet album est pour le moins envoûtant et propose une musique sombre et un peu torturée. Vocalement, on est proche de Nick Talbot mais la musique est plus jazzy, comme si le regretté leader de Gravenhurst avait frayé avec Tortoise. Survey est ainsi bâti tout en entrelacs, en arrêts et redémarrages doux. On note que la production incombe à deux membres de White Wine, Joe Haege (Menomena, Tu Fawning) et Fritz Brückner. La parenté se marque surtout sur le côté anguleux de certains morceaux mais le spectre est ici plus large. Ce contraste fonctionne en tous cas, apaisant les aspérités naturelles de cette musique sans concession mais au champ bien large.
Puisque d’un côté on entend de jolies choses acoustiques comme Aya On Canvas alors qu’à l’opposé on est dans une certaine idée du bruitisme apaisé (Vessel). Le reste se situe logiquement entre les deux, passant du beau et mélancolique Stairs of Alfama au plus dissolu Speaking In Tongues ou à l’altitude des cuivres de Serpent of Velour.
Notons que la contrebasse est assurée par un certain Johanne Weber qui sort en ce début 2019 un excellent premier album sous le nom de Jungstötter sur lequel la guitare électrique est jouée par P.A Hülsenbeck. On reste donc en famille chez les prometteurs teutons.
L’amplitude de cette musique eest assez dingue et nous emmène dans des coins insoupçonnés de prime abord, sans avoir l’air d’y toucher. Intime et un brin austère, elle récompensera par bien des écoutes celui qui s’en donnera la peine.
Le truc du trio allemand Painting, c’est de l’art-rock anguleux dans la lignée de choses comme Deerhoofou Architecture in Helsinki (désolé pour les références pas neuves). Et oui, c’est un genre qu’on apprécie toujours (pas trop Deerhoof pourtant, allez comprendre) surtout quand il est défendu avec autant de verve.
Basé sur l’idée d’une AI qui prendrait ’vie’ et revendiquerait son identité, (…)
Certains albums résistent. Non pas à l’écoute, celui-ci nous accompagne depuis trois mois. Mais à l’analyse. Leur fluidité n’aide pas le critique. Mais sera appréciée par l’auditeur, on vous le garantit. Eilis Frawley est une batteuse à la base, notamment au sein de Kara Delik dont on vous reparle prochainement. C’est manifeste au détour de morceaux comme People qui s’articule autour de cette (…)
C’est sans doute une contradiction, mais on peut conserver un excellent souvenir d’un album ancien tout en confessant avoir loupé ses successeurs. Heureusement, le hasard (et les distributeurs) sont là pour nous remettre sur le droit chemin. Issu d’une scène suisse dont on ne cesse de (re)découvrir la profondeur, ce groupe de Lausanne nous offre une nouvelle expérience sonore.
On avait (…)
How come you, too, assume your opinion counts ?
Si cette phrase eut être rude si elle est adressée à un critique du dimanche comme votre serviteur, il prend une autre dimension quand il traite du droit des femmes à disposer de leur corps. Parce que chez la Suissesse Gina Eté, le fond est consubstantiel de la forme. Et cette forme prend encore de la hauteur après un premier EP et un album qui (…)