mercredi 15 mai 2019, par
Si vous ou moi nous cassons le pied, il est probable qu’il n’en ressorte rien de vraiment créatif. Pour Alex Thot, son immobilisation (il est vrai couplée à une rupture) le voit sensiblement s’éloigner de son camp de base post-punk Alexander F..
Si l’écho renvoie un petit peu à Panda Bear, ce qu’on y entend est bien plus figuratif. C’est du folk moderne, avec ce qu’il faut de sophistication pour garder sa délicatesse. Délicat certes mais jamais solidement charpenté. Avec une voix de tête et des harmonies vocales plus franchement mélancoliques (No Reason) qui peut rappeler les belles heures de Grizzly Bear. Tout comme les cordes qui y renvoient, mais sans la complication mélodique (Copilot). Ces cordes peuvent aussi tenir les premiers postes (When I Awoke) ou le ton peut se faire gentiment électrique (Picture of You) ou encore se rehausser de cuivres (No Reason).
Les références sont celles d’une formation d’il y a dix ans, on le voit. Comme il est bon de se moquer des modes et d’apprécier de bonnes chansons quand on en entend. La distance qui sépare ces morceaux du contexte qui les a remis au goût du jour (de Grizzly Bear à Fleet Foxes) est tel qu’il est impossible d’y déceler de l’opportunisme. Inventer un genre ou le renouveler sont des opérations rarissimes mais profiter de bons morceaux est un plaisir à renouveler et voici une belle occasion de le faire.
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Depuis le 2 janvier 2007, la musique de Basia Bulat est dans nos vies. Et elle y est restée. Après avoir revisité sa discographie avec un quatuor, la revoici avec du nouveau matériel initialement composé en midi. En mode disco donc ? Non, pas vraiment, même si Angel s’en approche un peu. Le décalage avec sa voix chaude est intéressant en tous cas.
Dans le rayon du mid-tempo plus roots, des (…)
Comme Raoul Vignal dans un genre proche, l’évolution de Jawhar l’amène à plus de douceur, à plus de rondeur, avec une vraie beauté qui en résulte, un peu différente de celle des débuts, mais tout autant indéniable. Lui qu’on avait notamment entendu aux côtés de Françoiz Breut ou Monolithe Noir dans un passé récent, il reprend ici le fil de sa discographie avec une certaine continuité. Ne (…)
On apprécie toujours le retour d’un ami de longue date, surtout s’il reste empreint d’une grande beauté. Comme on l’avait signalé à la sortie du précédent Years in Marble, il s’éloigne d’influences comme Nick Drake (avec un picking virtuose) pour favoriser un mid-tempo qui coule de source comme South, Brother qui relate ses retrouvailles avec son frère qui vit en Espagne. La finesse d’écriture (…)