mercredi 22 mai 2019, par
Ce n’est pas qu’on veuille tout classer en catégories mais quand on entend parler de l’album solo d’une violoniste, on convoque celles qu’on connait déjà. On parle ici de Sarah Neufeld ou Fiona Brice, Jessica Moss ou Catherine Graindorge. Mais à l’inverse de ces artistes qui pratiquent une musique instrumentale, l’Américaine chante et utilise des boucles pour étoffer le son et se suffire à elle-même. Soit un procédé qui la rapproche plus d’Owen Pallett ou autres Andrew Bird.
On retrouve logiquement des sons communs (ils utilisent le même instrument après tout) sur Stay Up ou encore l’intro d’Eulogy For The Lucky qui au passage a une bien belle mélodie. Sa voix haut perchée qui est mise résolument en avant, c’est marquant sur Eulogy For The Lucky qui repose bien évidemment sur un tapis de cordes. On pourra y déceler des accents de Natasha Kahn ou même d’Alina Orlova, avec une émotion forcément un peu en retrait par rapport à ces artistes exceptionnelles mais qui lui permet d’assurer tout, toute seule. Cette tension vocale permanente est peut-être ce qui empêche certains morceaux de se détacher plus franchement d’autres.
Ces morceaux peuvent en tous cas monter à tout moment (Stay Up) avec de vraies harmonies vocales. Parce qu’elle produit et arrange, donnant une vraie cohérence à l’ensemble. Cette hybridation réussie, loin des recherches formelles peut aussi la placer dans le sillage d’une Bat For Lashes. On apprécie en tous cas ce mélange de cordes et beats pour soutenir une fin bien intense de Remind Me To Remember ou se concentrer sur de très inventives cordes sur I Need a Placebo dont on retiendra le magnifique chorus. Elle peut également assurer la douceur (Ruthie).
Emily Wells fait montre d’une fameuse personnalité en tous cas. Un très gros potentiel qu’on ne sent pas encore pleinement réalisé puisque les fulgurances l’emportent parfois sur la constance. En l’état cependant, ceci est un album franchement réussi.
http://www.emilywellsmusic.com/emily-wells-store/this-world
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