jeudi 6 juin 2019, par
Il est une tradition bien établie qui veut que les groupes portent le nom d’endroits d’où ils ne viennent pas. Ce trio est donc basé à Milan, fort loin de la Californie. Géographiquement surtout, parce que le son est plus proche de leur patronyme. Leur incursion dans les sons et ambiances années ’80 feraient passer Pépite pour de sauvages modernistes. Mais avec les perruques arborées dans les clips, on sent tout de même une certaine distance.
Les voix sont un tantinet à côté, ajoutant en fait un petit charme, un contrepoint à une musique fort policée. Cette musique fonctionne logiquement mieux quand le tempo s’élève. Mais si on approche la neurasthénie sur Why d U Die, finalement, ce n’est pas désagréable du tout. On peut même dans l’élan (façon de parler) profiter de la mollesse olympique de A Cowboy In Shamokin.
On peut voir ça comme un objet un peu suranné mais l’effet est différent quand on le fréquente plus assidûment, on les raccroche plus facilement au train de faux branleurs comme Mac De Marco ou Walter Martin. Spacetrip et sa choriste prise du nez est un morceau à la mélodie assez imparable. Il arrive à lancer des ponts entre une certaine idée prog des années ’70, des sons un peu froids de la décennie suivante et une densité bien de notre époque. On l’avoue, on ne l’avait pas vraiment vu venir.
La paresse est un état d’esprit et si vous cherchez la bande-son pour ces moments-là, Sacramento peut vous la fournir. On n’a pas l’habitude de craquer pour des albums aussi légers mais sans qu’on ne se l’explique trop, cette dose de spleen s’est avérée bien revigorante.
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
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