vendredi 23 juin 2006, par
Ceux qui ne connaissent du grand groupe anglais que les singles du style Boys don’t cry, Friday I’m in love ou encore Just like heaven vont prendre une claque dans la gueule et pas une petite. Car si la bande de Robert Smith a commencé par de la new wave pétillante, une trilogie fameuse du début des années 80 va les faire entrer pour toujours au panthéon de la new-wave.
Si l’accueil du premier, en 1980 appelé Seventeen seconds sera froid (il contient déjà un classique : A Forest), la suite sera plus brillante encore ; à la moiteur de Faith en effet va succéder la froideur glacée de Pornography. Comment sortir d’une guitare le riff lancinant de 100 years ? Secret d’alchimiste, connu du seul trio de l’époque. Au ton geignard qui sera plus tard la marque de fabrique de Robert Smith est ici opposé une retenue minimaliste d’une redoutable efficacité. Mais il n’existe à ce degré d’intensité aucune alternative : ou on est conquis ou rétif à vie. Car malgré le faible nombre d’instruments la richesse des émotions n’est pas réductible à une écoute distraite ; le son lui-même est particulier, lisse et dépourvu des effets typiques de la décennie. Siamese twins et The Figurehead restent et resteront pour des générations entières les synonymes du paroxysme de ce qui est exprimable émotionnellement. Je suis de ceux-là. Evidemment, ils n’ont pas pu continuer à creuser un sillon aussi profond. La suite de leur discographie est une tout autre histoire mais pour beaucoup tout a déjà changé. (M.)