vendredi 8 novembre 2019, par
Si la musique de Patrick Watson laisse peu de latitude pour le commentaire, l’auditeur lambda que nous sommes a toujours été comblé. Elle reste album impeccable après album impeccable vaporeuse avec sa voix toujours haut perchée, sa basse ronde et bondissante et ses claviers en suspension.
Et ce Wave est d’emblée bien beau. On reprend le chemin d’une maison accueillante, rêveuse et aérienne et le résultat est impressionnant sur la plage titulaire. C’est comme ça qu’il se distingue de plusieurs de ses corréligionnaires comme Ed Tullett et autres Oliver Spalding, avec un chant moins maniéré et des orchestrations plus douces. En effet si sa voix reste haut perchée, elle n’est pas trop élégiaque, permettant une douceur absolue (Strange Rain). La relative et efficace discrétion fait que quand il monte sur Broken, ça prend tout de suite du relief. On aime évidemment quand ces morceaux se transforment (un peu) comme Look at You ou le beau et simple Melody Noir qui peut démarrer avec quelques accords de guitare. Il sait aussi se servir de cordes à très bon escient sur l’enlevé morceau final Here Comes The River.
Dans un continuum presque sans interstices, on peut le situer le Canadien Patrick Watson avec plus ou moins de précision. Entre les zébrures d’éclairs de Grizzly Bear et l’austérité plus électronique d’un Bon Iver, il propose un cocon sonore toujours enlevé et foisonnant, d’une enivrante douceur qui nous reste indispensable.
Peu de groupes ont pu garder une image de sympathie aussi tenace au fil des années. Avec ce neuvième album pour autant de critiques ici, pas de doute, on est en terrain connu. La continuité est aussi assurée par ce line-up inchangé depuis le dernier album et le même Patrick Ford qui assure la production tout comme celle de !!!.
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