vendredi 22 novembre 2019, par
25 ans. Ca fait un quart de siècle qu’on a découvert les Tindersticks, plongé sans remède dans ces deux premiers albums et jamais eu à renier cet attachement. Comme le confesse Stuart Staples, sa voix très particulière (un vibrato baryton du plus bel effet) laisse peu de latitude quant au style, et c’est un peu vrai. Mais pas complètement, on a connu des évolutions des cordes soyeuses à la soul blanche (Can We Start Again) au jazz plus minimal et arrêté qui déviaient de leur pop de chambre très ample des débuts. On avait aussi copieusement apprécié The Something Rain qui les voyaient se reposer sur une énergie de type différent.
En trois notes de piano et deux mots, on est de retour à la maison avec ce douzième album mais on sent aussi très vite que cet album apporte plus de réconfort que de sensations fortes. Il y a des mélodies, la voix de Staples mais peu de relief. Ca, c’est pour la première partie de l’album.
Parce qu’ensuite on monte sensiblement. See My Girls est une bien belle chose avec une petite guitare, un engagement supérieur pour lancer ce morceau en suspension. Ils savent donc toujours monter le ton, ajouter la densité à la douceur et au spleen inhérent à leur style. C’est aussi plus gratifiant quand Stuart déclame sur The Old Man Gait. Tough Love est plus franc du collier, moins évanescent pour rendre cette fin d’album convaincante, avec une progression qui montre leur métier. Sur la longueur, ce n’est certes pas un haut fait de leur carrière qui n’en manque pas.
Une fois admis et apprécié le procédé de Tindersticks, la déception n’est pratiquement plus possible. Explorant les limites de leur style ou retournant au camp de base, on est de toute façon curieux de voir ce qu’ils proposent. Mais ici, il faut attendre la seconde partie d’album pour ressentir quelques secousses, une émotion que la confort cosy mais un peu ronronnant du début ne permet pas de susciter. Des retrouvailles en mode cocoon donc plus qu’une éclatante réussite qui peut aussi surgir à tout moment. Ce sera sans doute pour la prochaine fois.
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
La nature a horreur du vide, l’industrie musicale encore plus. C’est donc une volonté de la maison de disques de propulser le crooner crépusculaire australien au sommet, déserté par des gens comme Leonard Cohen ou David Bowie pour d’évidentes raisons de décès. Et il semble que ça marche, cette sortie est précédée d’un abondant tam-tam. Pour le reste, c’est aussi la connivence qui va jouer. (…)
Un piano, une voix, voilà ce qui constitue le gros de ce premier album de l’Italien Michele Ducci. Mais il ne fait pas s’y tromper, celui qui était la moitié du groupe electro-pop M+A offre sur cette base un bel album d’une richesse réelle. Et surtout, on capte au passage quelques fort beaux morceaux.
Notre préférence va sans doute à la simplicité de River qui frappe juste, ou alors au sol (…)
Si après 15 années de Beak> et 5 albums, Geoff Barrow est toujours considéré comme ’le mec de Portishead’, que dire de Beth Gibbons qui s’est effacée de la vie publique depuis tant d’années ? Cette sortie a donc autant surpris qu’enchanté.
Fort heureusement, musicalement, ce Lives Outgrown ne tente pas de souffler sur les braises du trip-hop. Et c’est intentionnel. Le résultat est donc moins (…)