vendredi 6 décembre 2019, par
Quand on écoute un morceau, impossible de définir quel souvenir il laissera, a fortiori treize ans plus tard. Pourtant, si Choreography n’a pas marqué notre année 2006, on se souvient encore de quelques extraits et on n’a pas manqué le retour de l’attachante Lauren Hoffmann. A la relecture de l’article de l’époque, l’album nous avait donc semblé éthéré, un peu trop léger même. Deux albums sont sortis depuis mais ne nous sont pas parvenus.
Si on retrouve une belle délicatesse sur Shadow of The Moon avec chœurs et violoncelle, non seulement c’est plus convaincant, mais ce n’est qu’une des facettes de ce court album. On note en effet sur bien d’autres morceaux un gros revirement donc parce qu’il se permet d’être percutant. C’est le piano qui mène les échanges, appuyant d’emblée un If you don’t love me anymore/I hope they burn down the tacos stand where we first met (Heartbreak and Tacos).
Il y a aussi des morceaux plus directs, franchement rock (Lost Cause) ou des incursions de soul blanche sur le plus alangui Sunrise at The Apocalypse. Dans le genre, c’est moins tarabiscoté que Regina Spektor par exemple mais avec en point commun une bien belle voix. On pense aussi à une version policée de St Vincent quand la belle mélodie de The Chemical entraîne ce morceau à tiroirs qui la montre à la manœuvre à tous les étages.
La timide Lauren Hoffman donne raison à notre patience, en montrant à quel point elle a évolué. Percussif et délicat à la fois, cet album varié montre que le futur lui appartient plus que jamais
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)