mardi 10 décembre 2019, par
Quand on tient une découverte en chanson française, on la garde précieusement. Et il n’a pas fallu longtemps pour que l’EP qui nous avait signalé Matthieu Miègeville ne se prolonge en un album en bonne et due forme. On avait décelé un ton et non seulement il le garde mais il le renforce et le diversifie.
C’est ce qu’on constate quand on se frotte d’emblée au parlé/chanté d’emblée de Longue Nuit. Pour que ce genre de pièce fonctionne, il faut qu’on y croie, c’est une constatation. Et on y croit. Notamment parce que la musique suit l’intensité et module le morceau, ce qui le distingue du hip-hop sticto sensu. On retrouvera un morceau du même tonneau avec Les Portes qui développe une belle puissance. C’est en tous cas une bonne idée de passer la rage sur ce mode-là.
Ceux qui connaissent déjà l’EP retrouvent une nouvelle version de La Fin Des Combats qui s’appelle maintenant Tu Chantais. La version est plus alambiquée, un peu moins imprégnée de la mélancolie de base de la version originale, plus lourde donc et ça lui va fort bien aussi. Ensemble Dans Le Vent devient Acte Manqué et reste une des cartes de visite évidentes de ce premier album.
Les autres bons moments sont à chercher d’un autre côté, vers le bien beau Blanche, avec de discrètes cordes par exemple, ou Les Couleurs, Tu Vois qui use de petites touches pour avancer. On notera aussi l’intensité de Ma Garonne Débordera qui se place en héritière de Volga. Il confesse une fixette sur les fleuves et ça lui va plutôt bien. Le principal mérite d’un morceaux plus pop comme La Baleine Bleue (avec la voix féminine de Candice Pellmont du groupe Winnipeg) est d’assurer un équilibre au tout.
Il fallait un premier album pour entériner la promesse faite par Longue Distance et voilà, c’est fait. Si on note une évolution et de nouvelles pistes, il a gardé cette capacité à allier le fond et la forme. Ce n’est pas un débutant, c’est certain et on attend d’ores et déjà la suite.
C’est via un très bel EP qu’on avait découvert Mirabelle Gilis et on avait constaté qu’elle donnait un bon coup de fouet à Miossec qui a toujours eu besoin d’un apport extérieur pour se dépasser (on pense à Yann Tiersen sur Finistériens). On espérait que cette collaboration continue mais on ne l’imaginait pas sous cette forme.
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En matière de reprises, ce qui importe souvent plus que le matériel repris, c’est la façon de reprendre, le regard posé sur l’œuvre. Le matériau de base est une collection de morceaux très anciens, collectés au XXème siècle par des Alan Lomax hexagonaux. Ils décrivent par la bande la condition féminine rurale de leur époque et sont non seulement des témoignages précieux, mais ont été choisis (…)