vendredi 12 juin 2020, par
Les musiques de film, on connait bien. On a connu aussi des musiques pour installations artistiques. Mais les musiques pour restaurant, c’est sans doute une nouveauté. Certes, il y a de nombreux exemples de design sonore dont certains sont célèbres comme le Music For Airports de Brian Eno mais c’était plus une déclaration d’intention (et un des actes de naissance de l’ambient) qu’une véritable utilisation.
Les Texans de This Will Destroy You (maintenant un duo composé de Jeremy Adam Galindo and Christopher Royal King) ont donc composé sept morceau pour l’établissement Vespertine tenu par le chef étoilé Jordan Kahn. Chaque morceau est destiné à une pièce particulière du bâtiment et le séquencement suit la progression du client dans son expérience culinaire mais pas que. De plus, comme chaque musique est jouée dans un espace différent, il a fallu s’assurer qu’elles se mariaient quand on en entend plus d’une. Non, je n’ai pas tenté l’expérience avec plusieurs diffuseurs...
On connaissait le talent du groupe à façonner des structures sonores qui étaient leur spécificité dans un monde post-rock plus classique. Comme il y a des chances qu’on ne se rende jamais à Culver City, Californie, on va se contenter des évocations qu’un album aussi apaisé suscite. Luxe, calme et volupté donc. Il parait que le bâtiment génère son propre son, un bourdonnement caractéristique qui frappe le visiteur. La lente respiration de ceci devrait lui répondre en tous cas.
Il y a de discrets arpèges de guitare (Kitchen) mais évidemment pas l’impressionnant magma sonore dont ils ont pu faire montre par le passémais qui rehaussent des nappes de clavier. Cet emploi de guitares les distingue de la musique de relaxation pure et évoque des choses qu’on pu faire Eluvium.
Non, ça ne donne pas spécialement faim. Non, il est impossible de découvrir la destination de ces morceaux quand on l’ignore mais oui, les Texans maîtrisent l’exercice, à n’en pas douter et le résultat est un album d’ambient avec des touches de post-rock qui pourra définitivement habiller vos prochains repas quand il sera redevenu de l’ordre des choses d’inviter des gens à dîner.
La musique, ce n’est pas seulement ce qu’on entend, c’est aussi ce que l’on projette. Fort de cet adage un peu ampoulé, on peut admettre que de la musique instrumentale puisse avoir un contenu politique. Et les Canadiens de Godspeed You ! Black Emperor en connaissent un rayon en la matière. Leur huitième album n’est pas tellement un cri de révolte ou un appel à la paix inenvisageable à l’heure (…)
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)
Si on avait croisé le chemin de Vincent Dupas quand il officiait en tant que My Name Is Nobody, on était passés à côté de ce projet qu’il partage avec Jean Baptiste Geoffroy et Jérôme Vassereau (ils sont aussi tous membres de Pneu). Le troisième album en onze sera donc l’occasion de faire la découverte.
On sent dès le début de We Grew Apart que le morceau ne restera pas aussi désolé et de (…)
l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
Impossible donc de valablement tenter le jeu des étiquettes. Même le terme générique de ’musique (…)