Accueil > Critiques > 2020

Diego Philips - Tides

vendredi 19 juin 2020, par marc


L’originalité est une vertu, certes, mais il serait hasardeux de la rendre cardinale. La compétence et la passion, par contre, le sont en musique. Dans le cas du Bruxellois Diego Philips, on se gardera donc d’y voir une nouveauté folle. Pourtant, si on y est revenus et qu’on estime que vous y gagnerez à faire de même.

Smile se présente d’emblée en folk-pop léger et immédiatement plaisant. Il le prolonge pour ne pas se cantonner à ce format pop et asseoir son ambition. Il fallait bien ça pour que la belle accélération de fin de morceau puisse terminer son déboulé. Mais surtout, si le reste de l’album est toujours léger et accessible, c’est indéniablement moins pop et bien franchement on ne s’en plaindra pas.

Surtout que l’album monte de quelques crans en se chargeant d’éléments de blues acoustique. On aime done quand les choeurs poussent sur Tides, quand le blues plus psychédélique d’A Song s’étale en longueur et en langueur. Ce morceau a besoin de ses 8 minutes 25 pour en tirer tout le suc, pour que ces gammes blues s’expriment. Ce court album (3 des 10 plages sont des entrées ou sorties d’autres morceaux) présente donc une belle panoplie de possibilités, toutes assumées et transformées. En termes techniques, on appelle ça un conseil d’ami.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Danube - Cities

    Plusieurs morceaux étaient disponibles et ont attisé l’attente qui n’a pas été déçue par ce premier album de Danube dont les noms de morceaux sont des capitales européennes. Oui, un peu comme dans La Casa de Papel. Ce qui n’est pas clair par contre c’est qui se cache derrière ce projet. C’est secondaire évidemment, la musique primant tout.
    Quoi de plus compliqué à définir qu’un son ? C’est un challenge (...)

  • Factheory – Serenity In Chaos

    On avait déjà évoqué les musiques cold comme étant le pendant musical du cinéma de genre. Le groupe belge revendique d’ailleurs un statut d’artisans et d’amateurs dans l’acception de ceux qui aiment. Et on ne pourrait être plus exact. Mais n’allez pas en conclure que le résultat fleure l’amateurisme, ce n’est vraiment pas le cas parce qu’après une poignée d’EPs dont un qui avait capté notre attention, (...)

  • Peritelle - l’Ampleur des Dégâts

    Alors que les dossiers de presse font état d’un album qui n’existe que dans la tête de ceux qui le défendent, il est difficile de faire mieux que Un album de la presque-maturité où la mélancolie succède presque au second degré... Cela risque d’en faire pleurer plus d’un·e !
    Cette laconique présentation met le doigt sur ce qui fait la spécificité de Peritelle, ’presque’. Parce que c’est dans ces (...)

  • Isbells - Basegemiti

    Isbells avait toujours été associé avec une formation comme Marble Sounds. Les deux groupes ont partagé certains membres et étaient sociétaires du même et attachant label Zeal Records et pratiquaient des genres musicaux similaires. Si Marble Sounds a continué sur la même voie jusqu’au dernier album en date, Isbells semble prendre la tangente. Ils ont donc changé de label, de management et même de (...)

  • Ella Ronen – The Girl With No Skin

    Fuck Cute/I’m Tired of Cute/Cute has never served me
    Il ne faut pas se laisser tromper par la délicatesse d’Ella Ronen. Si on est séduit d’emblée par les plaisirs doux qui ne sont pas sans rappeler ceux de Marie Modiano (référence ancienne on en convient...), la jolie voix propose une écriture plus profonde, sans doute parce qu’elle repose sur un substrat qui a son content de drames.
    Une des (...)

  • Tomasso Varisco – These Gloves

    Les amis de nos amis (même récents) deviennent bien vite nos amis. En découvrant Stella Burns il y a peu, on ne savait pas que d’autres artistes se cachaient derrière comme Tommaso Varisco auquel Stella Burns prête ici main forte. Si ceci est moins marqué par l’americana mais c’est évidemment ce genre de terreau qui l’inspire. On est donc invités dans un road trip. Mais pas sur la route 66, ce périple (...)

  • Stella Burns - Long Walks in the Dark

    L’influence culturelle des Etats-Unis est telle que même les plus endémiques de ses expressions sont reprises partout dans le monde. Le cas de l’Americana est assez typique, on en retrouve des partisans tout autour du globe et c’est d’Italie que provient celui-ci, nommé Gianluca Maria Sorace mais officiant sous le nom de Stella Burns.
    Sa voix est belle et claire et reçoit aussi le renfort de Mick (...)

  • Harp - Albion

    Si le nom de Harp n’a jamais été évoqué ici, on connait bien l’instigateur de ce projet qui n’est autre que Tim Smith. Lui qui fut jusqu’au sublime The Courage of Others chanteur de Midlake a en effet quitté le groupe de Denton, Texas depuis belle lurette pour se lancer sur un autre chemin, accompagné de son épouse.
    Cette division cellulaire est un peu semblable à celle de Menomena qui a continué sa (...)