lundi 22 juin 2020, par
Il est étonnant de voir à quel point la scène d’influence cold est vivace chez nos voisins du sud. Rien que cette année on a déjà entendu Princess Thailand, Sure sans oublier des formations comme Lebanon Hanover. Sans aller sur des traces aussi batcave, on peut pour partie placer les Strasbourgeois d’Hermetic Delight dans cette mouvance. Au moins pour une part parce qu’il y a aussi beaucoup d’autres choses ici.
Des éléments dream pop par exemple, ce qui n’est pas exactement une excentricité dans la scène musicale actuelle. Mais on retrouve aussi de la tension Kraut et un peu de liberté psychédélique encadrée par une solide rythmique sur A Void, morceau qui logiquement prend ses aises. La voix plus aérienne sur Unravel peut revendiquer un cousinage avec Anna Calvi ou des choses comme Siouxie. On ne sera donc pas surpris qu’Anna Calvi soit de la partie (on n’a pas trop compris à quel niveau) puisque sur These Quantic Feelings, on retrouve le même lyrisme assumé, le même goût du spectaculaire.
On se lâche donc sur la pédale flanger (Rockstarlari) pour se retrouver aussi sur le territoire de Stereolab. Moins dans le résultat que dans la faculté à piocher dans des styles plus pointus (Kraut entre autres) et en faire quelque chose de pop et accessible. Avec ici un accent moins francophone que celui de Laetitia Sadier quand ils se lancent dans Le Parfum De La Nuit.
Si c’est plus compliqué à relater, les albums qui sont compliqués à cerner sont souvent les plus intéressants. Et à cette aune, celui d’Hermetic Delight l’est assurément par sa belle propension à mêler les genres sans jamais sonner comme un accord contre nature.
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