vendredi 18 septembre 2020, par
Outre les artistes d’ici et maintenant qui nous passionnent (Thousand, Raoul Vignal, Motorama, Feldup, Emily Jane White…), le label bordelais Talitres s’est aussi distingué dans le retour de formations cultes pour des albums qui ne sentent jamais le réchauffé. Qu’il s’agisse de Flotation Toy Warning ou Rivulets, ces valeurs sûres n’ont jamais déçu. Si le nom de The Apartments nous a toujours évoqué quelque chose, la formation de l’Australien Peter Milton Walsh était restée hors de nos radars. Fondée en 1978 et ayant eu une carrière à éclipses, elle n’a pas non plus tenu les premiers rôles bien souvent.
C’est donc avec une oreille plutôt neutre qu’on a entamé cet In and Out of The Light. Et on sera vite récompensés tant le premier morceau assez soufflant. C’est acoustique, certes, mais rehaussé de tellement de discrets éléments (cuivres, cordes) que mine de rien, l’intimité s’étoffe et se fait intensité pure sans jamais céder à l’effet de manche. Ecoute aprés écoute, ce morceau a invariablement plu dès l’entame et nous a poussés chaque fois à aller jusqu’au bout de l’écoute. Parce que oui, c’est un album qui se conçoit comme un tout homogène.
Difficile d’évoquer des ressemblances avec des artistes qui leurs sont sans doute postérieurs. Par exemple, quand la lenteur se fait intensité sur Write Your Way Out Of Town. C’est une veine que Sophia a creusé aussi, avec le même bonheur.
Le chant est un tout petit peu décalé. Vraiment pas faux, mais on pense qu’il a pu servir d’inspiration à des artistes majeurs comme Dan Bejar (Destroyer) sur We Talked Through Till Dawn. Le traitement musical, faisant la part belle aux cuivres est aussi dans cette lignée (The Fading Light). Le résultat est une mélancolie tenace qui nous plait forcément par son inaltérable candeur. What’s Beauty To Do est en effet très beau, simplement, de la race de ceux qui vont nous rester en tête.
Plutôt que d’influences compliquées à tracer, surtout venant d’un groupe créé il y a plus de quarante ans, on peut parler d’une connivence avec moultes artistes qui nous parlent franchement. Même si on ne situait pas vraiment la formation, il n’a pas fallu longtemps pour se sentir à la maison, pour profiter pleinement de cet album à la mélancolie tenace mais légère, intense sans être jamais pesant.
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