mercredi 23 septembre 2020, par
Se frotter à un nouvel artiste francophone n’est finalement pas si courant. Et à chaque fois, c’est le chant, son abattage qui vont définir si on a envie de faire un bout de chemin avec lui. On va tout de suite évacuer le sujet pour dire que ce qui semble le plus compliqué pour nous est la grande expressivité du chant chez ce guitariste dont c’est le premier album solo (et en tant que chanteur, aussi). Comme on conçoit l’énorme part de subjectivité de l’observation, on va un peu détailler si vous le voulez bien...
On nous avait vendu une ressemblance avec Gaëtan Roussel et on est en effet pas loin de Louise Attaque sur Parle-Moi De Nous. Mais cette surexpressivité semble moins appropriée quand le tempo ralentit sur Toi Tu Crois, donnant un air un peu daté. C’est d’autant plus dommage que la mélodie est belle dans ces moments-là, voire magnifique sur La Passerelle. Cette façon peut déforcer l’émotion du beau texte et de la mélodie encore une fois imparable de La Chaise Vide mais on se fait tout de même avoir, la larmichette vient, inexorablement. Et si La Plantade amène la blague facile, c’est l’émotion qui prend le dessus. On le voit, c’est un peu l’ascenseur émotionnel cet album.
Mais il y a aussi des morceaux qui emportent immédiatement l’adhésion et le la lâchent plus. De ce côté-là on commence fort bien les choses avec le long Si On Allait Voir La Mer, qui s’étend sans peine dans son crescendo. De même, quand après un des morceaux plus calmes déjà évoqués il prend le contrepied avec le beat de Pas Comme Tout Le Monde, il dégage un souffle vital vraiment séduisant. La voix est donc plus à sa place dans le rock breton de Dans Ma Tête ou dans les moments plus enlevés comme Parle-Moi de Nous ou A Perdre Le Sommeil. Entre les deux pôles évoqués, il flirte même avec un phrasé hip-hop sur J’crame Tout.
‘A vous de voir’ est souvent moins une invitation qu’une démission du critique pourtant dans les cas où la subjectivité est plus engagée, il faut faire part de ce qui pourrait moins plaire mais répandre la bonne parole parce que les qualités sont indéniables. On ne tombe pas sur une nouvelle voix française tous les quatre matins de toute façon et en toute camaraderie, je vous recommande d’essayer Thomas Cousin, vous avez sans doute un ami à gagner.
On sait qu’un nouvel album de Vincent Delerm n’est pas vraiment nouveau. Ce n’est pas ce qu’on attend de lui de toute façon et on s’est souvent surpris à penser qu’on avait déjà entendu certains morceaux. Mais on ne s’est jamais lassés, parce qu’on sait qu’on peut rester conservateur sans être nécessairement ringard. Ce que d’autres n’ont pas compris.
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