vendredi 23 octobre 2020, par
C’est récemment qu’on a entendu parler du compositeur japonais Akira Kosemura, pour la musique d’une série inédite chez nous qui nous avait bien plu. Comme souvent dans cet exercice, on va se borner à parler de cette musique hors de son contexte cinématographique, comme une oeuvre indépendante qu’elle n’est pas.
On le retrouve donc très vite pour la musique d’un film dont on n’a pas entendu parler mais qui est labellisé ‘Cannes 2020’, étrange marque d’un festival qui n’a pas eu lieu. La réalisatrice Naomi Kawase est d’ailleurs une habituée, ce film devant être son septième à être présenté sur la croisette, La Forêt de Mogari ayant même reçu le grand prix du jury en 2007.
Comme la fois précédente, la bonne nouvelle est que la délicatesse du compositeur nippon se suffit à elle-même et est sans doute bienvenue dans cette histoire d’adoption. Il est de ceux qui peuvent vous serrer en quelques notes sur After Diagnosis. Il y a certes un peu d’effets sur les sons de piano mais non, pas de cordes, pas de pathos, on sait se tenir, on sait que l’émotion se suscite, ne se force pas. Et elle vient, inexorablement. Et quand les cordes sont là, c’est un simple violon qui appuie là où il faut (First Cry). Si le minimalisme n’est pas toujours de mise, les éléments s’agencent sans se superposer.
Le beau et très simple thème se voit décliner en belles variations. Celle qui clôture l’album (et le film sans doute) est entièrement au violon et prend congé de nous de fort belle façon. Ce voyage passe à une vitesse folle en tous cas et montre de bout en bout une maîtrise exemplaire, d’une simplicité d’épure qui force l’admiration. Ecouter la musique d’un film qu’on n’a pas vu et en parler évoque sans doute l’analyse animale d’un spécimen de zoo mais il est certain maintenant qu’on va suivre tout ce que fera le talentueux Akira Kosemura. Ses contributions de 2020 auront en tous cas éclairé cette année atypique.
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