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P.A. Hülsenbeck & Michael Schönheit - Reaping From The Conflux

lundi 2 novembre 2020, par marc


Il existe une jeune garde de musiciens allemands et autrichiens à suivre. On avait déjà rencontré P.A. Hülsenbeck sur un album solo aventureux et sur la merveille de Jungstötter et il confirme ici l’étendue de son talent. Il s’associe ici à Michaël Schönheid qui, s’il échappait à notre radar, est visiblement un organiste de renom, organisateur d’un festival dédié à ce si impressionnant instrument.

L’orgue est logiquement au centre des débats mais contrairement à ce qu’on entend en ce moment du côté d’Anna von Hausswolff, le son s’étoffe de plus d’éléments extérieurs. Evidemment, il se suffit souvent à lui-même, la richesse sonore insensée permet d’’impressionnantes éruptions sur Conflux. Mais ce premier climax a été aussi installé par un départ presque ambient, faisant la part belle à du son travaillé et léger à la fois mais aussi inquiétant. Ces structures sonores sont le deuxième attrait de cet album forcément un peu austère mais envoûtant.

Le troisième intérêt provient des cordes de Katharina Darge, Tsepo Kolitsoe Pooe et Johannes Weber (entendu aussi auprès de Jungstötter) présentes sur Entities et Now Smiles et qui en font des morceaux d’une belle ampleur. Quand on revient à l’orgue pour Summa, c’est très hypnotique et permet même une montée finale de toute beauté. Les mélodies sont souvent limpides, ce qui apporte plus d’accessibilité que les belles densités sonores de Blue Vault ou les sons plus électroniques sur Peak Independance.

On n’a sans doute pas fini de mesurer l’étendue des possibilités de P.A. Hülsenbeck. Son album était déjà éclectique, ses collaborations élargissent encore le spectre et cet album. L’austérité est évidemment de mise ici mais c’est la majesté et l’occasionnelle puissance qui restent en tête.

    Article Ecrit par marc

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