lundi 14 décembre 2020, par
On l’a déjà mentionné, la diversité de la scène musicale grecque est une source d’étonnement permanent. De la dark-wave de Strawberry Pills au psychédélisme de Chickn en passant par l’electro légère de Melorman ou plus sombre de Mechanimal ou l’indie de Vagina Lips ou Tango With Lions, il y en a pour tous les goûts et ceci sera encore différent.
En effet, cette nouvelle sortie du label Inner Ear fait d’emblée penser à Scott Walker (il en a parfois l’affectation). Le nom en chiffres romains étant sans doute un clin d’œil à la célèbre série d’albums aventureux des années ‘80. Tout comme la présence occasionnelle d’un sax malade. Ce toujours intriguant croon crépusculaire ramène aussi au toujours recommandé Truelove’s Gutter de Richard Hawley, avec un ton plus dark il faut le dire.
Mais même s’il y a des ressemblances qui semblent inévitables (ajoutons même du Bowie dernière époque sur Beginning of the End), on est surtout face à de bons morceaux, ce qui nous a poussé à souvent y revenir. Parce que le résultat est certes sombre mais soyeux (AK), privilégiant soit la texture du son avec les envoûtants synthés de Green Dark Age ou le plus dense Visceral avec orgues et choeurs, ou laissant au contraire plus de place à la voix en rendant les arrangements discrets sur Doppelgänger.
L’équilibre trouvé entre ses tentations orchestrales et un contrepoint de guitares plus carré est subtil. Et puis quand on s’est bien installés, il plante In The Sun. On oublie alors toute référence, parce que l’important se passe là, dans nos oreilles, avec tout simplement un très grand morceau. Transcender ses influences pour s’imposer en tant qu’artiste unique, voilà le but de bien des démarches artistiques. En se plaçant dans une filiation assez claire, le Grec Johnny Labelle plante un grand album.
Il est des groupes qu’on écoute encore et pour lesquels on se demande pourquoi on s’inflige ça, déception après inintérêt. Le cas des Tindersticks est un peu différent. Si on ne peut pas prétendre avoir à chaque fois succombé aux charmes d’un album fantastique, il y avait toujours des raisons d’y revenir, de ne pas lâcher l’affaire après 30 (gasp...) années de fréquentation.
Cet album ne (…)
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Un piano, une voix, voilà ce qui constitue le gros de ce premier album de l’Italien Michele Ducci. Mais il ne fait pas s’y tromper, celui qui était la moitié du groupe electro-pop M+A offre sur cette base un bel album d’une richesse réelle. Et surtout, on capte au passage quelques fort beaux morceaux.
Notre préférence va sans doute à la simplicité de River qui frappe juste, ou alors au sol (…)
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