vendredi 19 février 2021, par
Vous avez certainement des amis qui vous sont chers mais éloignés et que vous voyez trop peu. Mais il suffit qu’une rencontre ait lieu et on a la sensation de reprendre spontanément le fil d’une conversation entamée il y a plusieurs années. C’est un peu ce genre de retrouvailles qu’on a chaque fois avec les Allemands de The Notwist. On ne les a pas forcément énormément écoutés pendant les sept années écoulées depuis Close to The Glass mais leur retour était forcément attendu.
Et d’un coup tout revient. Ces fausses petites accélérations sur le diptyque Into Love/Stars. Ce son, enrichi d’électronique, de glitches en tous genres mais qui tisse un lit à la délicatesse sans jamais la dénaturer. Et puis ces irrésistibles pointes de Krautrock (Exit Strategy To Myself) qui rendent des morceaux mélancoliques assez uniques. Et puis du gros son distordu arrive, sans que le chant délicat ne se modifie. Ils ont voulu marquer les esprits par un début d’album de toute beauté. Ces grands morceaux prouvent qu’on ne devient pas une formation influente avec des concepts mal appliqués.
On note tout de même quelques petits changements, des collaborations qui étendent quelque peu leur univers. Ce qui nous vaut le planant et cotonneux Ship avec Saya (et quelques bribes de Français on dirait). La voix différente de Ben Lamar Gay sur Oh Sweet Fire emballe ce morceau aux contours délicieusement flous que ne renierait pas Massive Attack, avec un charme qui n’appartient qu’à eux. Ils assument également des tendances presque orientalisantes sur Into The Ice Age avec Angel Bat Dawid. De quoi ajouter une pincée de diversité à un style de toute façon très affirmé.
Comme sur son prédécesseur, on a l’impression que la tension retombe dans la seconde partie de l’album mais il y a une qualité minimale en-deçà de laquelle ils ne s’aventurent jamais de toute façon. Fort heureusement, il y a souvent des éléments qui viennent relever le propos. Un riff a priori simple de guitare entraîne Loose Ends bien plus haut que d’où il était parti et la délicatesse indéniable de Night’s Too Dark se pare d’une mélodie irrésistible tout juste détournée comme il faut.
Le charme de The Notwist est toujours là, c’est sans doute l’information la plus pertinente à retirer de cet article. Il faut une maîtrise dingue pour que la froideur ne prenne pas le dessus, pour que les idées ne deviennent pas des procédés. Au moins la moitié de cet album est bouleversant, et le reste toujours digne d’intérêt. On reprendra cette conversation dans plusieurs années, avec autant de plaisir sans doute.
Un avis alternatif et complémentaire ? C’est par ici
Plusieurs morceaux étaient disponibles et ont attisé l’attente qui n’a pas été déçue par ce premier album de Danube dont les noms de morceaux sont des capitales européennes. Oui, un peu comme dans La Casa de Papel. Ce qui n’est pas clair par contre c’est qui se cache derrière ce projet. C’est secondaire évidemment, la musique primant tout.
Quoi de plus compliqué à définir qu’un son ? C’est un challenge (...)
On vous avait déjà dit tout le bien qu’on pensait du second album de Dark Minimal Project, Ghost of Modern Times. On avait décelé un cousinage certain avec Depeche Mode et c’était loin de nous déplaire. Et la ressemblance se prolonge avec ces remixes, le groupe anglais étant très friand de l’exercice. Sur la pochette, les deux protagonistes Guillaume VDR et Ange Vesper semblent avoir pris cher mais (...)
Chacun va mettre sa ligne rouge sur cet album du duo de producteurs bataves Micha Heyboer and Jordi van Achthoven. C’est forcé tant cet album oscille entre trop et beaucoup trop, délicatesse et évanescence. Mais il est aussi impossible de ne pas trouver son compte non plus. Ce continuum qui va de la pop dansante et cotonneuse à du matos pour une rave à 4 heures du matin est en tout cas assez (...)
Si ce n’est pas trop visible pour le lecteur, certains distributeurs participent beaucoup à la ligne éditoriale. Parmi eux, Five Roses tient la pole position. Si l’éclectisme est remarquable, une des constantes est la présence d’artistes qui manipulent la percussion comme matière première. Dans un passé récent, on a eu le dernier Peter Kernel, la claque de Parquet et tous les projets d’Anthony Laguerre (...)
Pourquoi les genres disparaissent-ils ? Ces symphonies de poche tellement présentes et attachantes ont un peu perdu de leur lustre et c’est un peu dommage. Parmi ces orfèvres, citons The Annuals, Choir of Young Believers, Musée Mécanique, Fanfarlo ou Efterklang parce qu’il est toujours bon de se rappeler de bons souvenirs. Dans cette veine, on avait spécialement apprécié Einar Stray et on ne (...)
Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom Skinner au (...)
On ne peut pas dire que la paire formée par Maxwell Farrington et Le Superhomard (le producteur français Christophe Vaillant) se repose sur les lauriers d’un premier album remarqué. Après un EP il y a deux ans et une tournée intense, voici déjà le second album en peu de temps sur le toujours excellent label Talitres.
Australien établi à Blinic en Bretagne, Maxwell Farrington propose sa belle voix de (...)
Il faut se méfier des avis trop rapides, des débuts d’albums trompeurs. Ce sur les morceaux initiaux du premier album de l’artiste flamande (née Hanne Hanegraef) installée dans le sud de la France doivent beaucoup aux voix, dédoublées. Quelque part entre Camille et Agnes Obel, ces morceaux intrigants et séduisants à la fois ne représentent cependant qu’une facette d’Heeka.
Une fois mis en confiance, (...)