mercredi 24 février 2021, par

On l’a déjà mentionné lors de la sortie de leur premier album, ce peu affriolant patronyme est le projet des frères Scott and Bryan Devendorf (The National), Ben Lanz et Aaron Arntz (tous deux de Beirut). Bref, des artistes qui n’occupent pas les avant-postes de leurs formations de base mais dont la contribution est incontestable. On avait pressenti après leur album éponyme qu’on entendrait parler d’eux à nouveau.
Une des raisons était que le son et le résultat étaient tellement différents de ceux de leur maison-mère qu’il n’y avait pas de conflit de style possible. Soit tout l’inverse de l’escapade plus ou moins solo de Matt Berninger qui avait prouvé par l’absurde que l’incroyable talent de The National avait besoin de toutes ses composantes.
Il faut attendre près de quatre minutes pour que la basse ne déboule et qu’on retrouve cette inclination krautrock qui nous avait déjà plu et qu’on retrouve tout au long de l’album mais pas comme une référence nostalgique, plutôt comme un gage de tension, qu’ils arrivent à maintenir sans avoir à forcer le tempo. Pour fixer les idées, essayez d’imaginer que Dan Deacon prenne ses cachets, gardant tout de même occasionnellement une délectable énergie (Chicxulub) qui jamais ne se fait hystérique. Ils peuvent de la même manière réussir le rock plus sombre de Brace Yourself ou plus planant de You Still Rip.
Tout comme la musique du trublion de Philadelphie, LNZNDRF (ça doit valoir un paquet de points au Scrabble…), n’est pas un projet instrumental, ça chante pourtant sur presque tous les morceaux. Les voix sur Ringwoodlite font presque penser à Animal Collective même si la solidité du reste l’en éloigne évidemment. Le chant de Stowaway est aussi plus rêveur avant qu’un solide bourdonnement vienne remettre de l’ordre d’une façon que ne renierait pas Wire. Le ton détaché du chant qui n’est pas le point d’attraction comme chez The National est ici clairement un atout, pouvant conférer une belle majesté des morceaux plus lents comme Cascade, avec des brouillards de guitare qui vrillent.
On en a la confirmation éclatante, LNZNDRF est bien plus qu’une récréation de musiciens doués. Le groupe a en deux albums imposé une personnalité certaine, bien éloignée de celle des formations de base. On aimerait continuer à recevoir de leurs nouvelles via de bons albums comme celui-ci.
On a toujours apprécié les EP complémentaires, en tous cas bien plus que les rééditions augmentées sensées nous faire passer deux fois à la caisse avec du matériel connu. Les 29 minutes de ce Kid’s Table se profilent donc comme le prolongement idéal du Five Dice, All Threes de l’an passé.
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