mercredi 28 avril 2021, par
Si vous êtes amateurs de whisky, ce sont le goût, le bouquet, le jeu des origines, et plein de choses qui définissent le plaisir. Mais la dégustation implique une légère brûlure de l’œsophage qui fait aussi partie de l’expérience. Si on arrivait à encapsuler tous ces goûts sans l’alcool, gageons que le succès ne serait pas le même. Tout comme le dernier Swans nous a moins marqués parce que l’aspect un peu terrifiant n’était pas là, un album de Godspeed qui terrifie moins se révèle moins gratifiant.
Comme un sit-in, la musique de Godspeed prouve qu’on peut avoir des revendications sans nécessairement avoir recours à la parole. La puissance de feu de la musique suffisait. L’implacable évocation mélancolique, la durée inhabituelle des morceaux, c’était pour ça. Certes, il ne faut pas tout mettre au passé pour cet album, le quatrième depuis leur résurrection surprise de Aallelujah ! Don’t Bend ! Ascend !, mais il marque un certain tournant.
La structure des albums est aussi assez changeante. Ici, pour faire simple, on compte deux longs morceaux et deux courts. D’ailleurs, le second morceau reprend un des thèmes du premier, tout en montrant que cette formation n’a pas besoin de fureur pour étaler sa classe en mode atmosphérique.
Evidemment, A Military Alphabet (five eyes all blind) (on a tronqué les titres obscurs et kilométriques) réserve ses moments d’adrénaline, ses remontées pas si mécaniques. Comme un banc suit son poisson pilote, ce magma en fusion suit le violon solo dans un accord presque miraculeux. Oui, c’est plus que de la belle ouvrage.
Autre morceau de bravoure “GOVERNMENT CAME” ne présente pas ces poussées, mais se fait lancinant, insistant et c’est ce genre de moment pour lesquels on est venus. Et puis après l’inévitable accalmie, la tension renaît. Dans la déjà imposante discographie de la formation montréalaise, ceci est sans doute l’album le moins torturé. Tout en n’en devenant pas décorative, la musique perd un peu de son pouvoir en ne suscitant plus cette sensation de danger. Mais il faut aussi reconnaitre que ceux qui les suivent depuis longtemps ne vont pas se détourner tant leur maelstrom inimitable reste imposant.
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
Une fois ces généralisations balancées, penchons-nous (…)
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l y a plusieurs expressions qui attirent immédiatement notre attention. Et big band n’en fait pas vraiment partie. Mais il faut reconnaitre que les effectifs pléthoriques sont aussi une belle façon de susciter l’ampleur. C’est précisément ce qui rend Oootoko immédiatement sympathique.
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Il faut dire aussi que si (…)
En caricaturant, on avait défini le style de Rural Alberta Advantage avec une voix éraillée et une batterie fièrement en avant. Et on a tout ça ici, d’emblée. On se retrouve d’autant plus en terrain connu que les 6 premiers morceaux sont ceux de The Rise EP paru l’an passé. Ce qu’on en a dit tient toujours bien évidemment.
Mais il y a encore quelques morceaux saignants comme Plague Dogs. (…)