Accueil > Critiques > 2021

Angrusori - Live at Tou

lundi 10 mai 2021, par marc


Quelle est la chance d’un cocktail dont vous n’êtes pas fans des ingrédients vous plaise ? Elle n’est pas énorme peut-être mais elle n’est pas mince non plus, et c’est dans cet interstice que s’est glissé cet album d’Angrusori. Il se propose en effet de partir d’un corpus de musique traditionnelle rom slovaque revu par le filtre d’un ensemble contemporain norvégien.

Si cette association semble étrange sur le papier, elle est d’une très grande cohérence dans les faits. Le chant est évidemment traditionnel (Pre Ada Baro Svetos), mais l’orchestration est plus inventive, plus libre et le morceau peut exsuder toute sa mélancolie. Ces harmonies vocales donnent l’impression du chant d’un peuple. Les moments avec une seule chanteuse en roue libre sont un peu plus âpres en comparaison.

On est emportés, parce que la nostalgie enjouée d’une fanfare, c’est toujours irrésistible. Mais c’est aussi une musique de fête (Joj, so kerava). Et puis on ne peut que s’incliner devant la magnifique langueur sur cordes de Nadur le romendar o contris. Bref, une musique du voyage, ancrée dans ses origines mais inscrite dans le présent, c’est l’attirante proposition d’Angrusori.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Shearwater - Rook (mostly) solo in London, 2018

    On ne peut pas vraiment dire que Jonathan Meiburg soit quelqu’un de vénal. Il a même dû faire appel à l’équipe pour boucler la tournée des excellents Loma. Donc, s’il multiplie les sorties, ce n’est pas pour occuper le terrain. De plus, les bénéfices des ventes (en numérique et sur Bandcamp exclusivement) iront à l’International Rescue Committee qui soutient et défend les réfugiés partout dans (…)

  • The National - Boxer Live In Brussels

    Quand une critique tarde, ce n’est pas trop grave, l’album a une certaine durée de vie et la disparition presque complète de ce qu’on a appelé la blogosphère musicale rend encore moins impérieux le besoin de publier vite. Si on essaie de se conformer tant bien que mal au calendrier des sorties, on n’y colle pas au jour près. Par contre, une fois passé le lendemain d’un concert, on estime que (…)

  • Shearwater - The Sky Is A Blank Screen

    S’il est une chose qu’on ne pourra pas reprocher à Shearwater, c’est celle de ne pas occuper le terrain. Depuis leur album Jet Plane and Oxbow de l’an passé, on a en effet eu droit à deux sorties virtuelles d’anciens concerts et une reprise intégrale du Lodger de David Bowie. Et maintenant sort ce live qui témoigne de la pertinence de leurs prestations publiques. Espérons que cette politique (…)

  • Will Butler - Friday Night

    Sans doute pour échapper aux stades auxquels Arcade Fire se destine, Will Butler décide de défendre son album sorti l’an passé en investissant des clubs pour un show qui repose en grande partie sur la connivence avec le public. Le résultat a évidemment un gros potentiel d’amusement qu’Arcade Fire n’a plus. La preuve par ce Friday Night qui est une captation live d’une performance du turbulent (…)

  • Andrew Bird - Sunday Morning Put-On

    Comme la carrière de Rufus Wainwright est une lutte constante et perdue d’avance contre la frustration de le voir s’égarer dans des projets qui nous parlent moins, le parcours d’Andrew Bird alterne lui aussi entre des albums plus pop (toute proportions gardées) qui sont magnifiques et quelques tentations soit ambient ou jazz.
    Vous aurez compris que c’est de cette dernière inclination dont il (…)

  • The Cry – The Cry

    On le répète souvent parce qu’on est chaque fois surpris de l’omniprésence de la musicienne française Christine Ott. Et sa productivité est aussi surprenante. Ainsi, six mois après le second album de Snowdrops et l’ayant croisé récemment en solo ou avec Theodore Wild Ride, la voici dans un nouveau projet. Ce n’est jamais pareil, seule l’exigence et la qualité sont constantes. Aussi ce mélange (…)

  • Charlotte Greve - Sediments We Move

    La technique ne vaut que par ce qu’on en fait. Ce lieu commun prend tout son sens avec l’Allemande installée à New-York Charlotte Greve. Sa formation jazz est évidemment immédiatement identifiable mais la matière proposée ici en dévie sensiblement, ou plus précisément la pervertit avec une mine gourmande.
    Il faut dire que la matière première de cet album, ce sont les voix du chœur berlinois (…)

  • Ola Kvernberg - Steamdome II : The Hypogean

    S’il est plaisant de découvrir un artistes à ses débuts, de tracer son évolution, il peut aussi se révéler valorisant de le prendre en cours de route, avec une belle progression. On ne décèle pas tout de suite le potentiel de la chose mais il apparait bien vite que le potentiel du compositeur norvégien est indéniable.
    Arpy commence de façon un peu douce, mélodique, simple. Mais (…)