mercredi 2 juin 2021, par
Virtuose de l’arpège, le Lyonnais Raoul Vignal a su imposer sa délicatesse avec une belle assurance. L’évolution de sa discographie semble d’ailleurs logique, avec une construction patiente, commençant par un album presque uniquement acoustique, lui a permis de ne pas brûler les étapes et de toujorus proposer des albums toujours aboutis mais de plus en plus variés.
Si la voix peut toujours évoquer Nick Drake, ce ne sont pas les cordes qui assurent la majorité des arrangements comme chez le légendaire chanteur folk anglais. Ça reste bien beau donc, surtout quand le ton se fait plus profond sur Coastal Town. Et puis le meilleur nous est offert sur Red Fresco, de sa belle intro à la fin de morceau dense à souhait. Incroyable comme une petite batterie et cette guitare occupent l’espace.
Silence est plus ample, avec une propension à monter sans jamais céder à des effets faciles. On peut parfois comparer ça à ce genre de pop indé américaine en apesanteur (A River Runs Wild) mais atteinte sans essayer de le faire, avec un naturel déconcertant. Et puis il y a une facilité mélodique jamais démentie. Et quand il pousse vers un mid-tempo, il frappe juste tout simplement (To Bid the Dog Goodbye)
Léger ou profond ? Avec Raoul, on ne doit jamais choisir. La légèreté des arpèges, la délicatesse jamais mièvre de la voix et quelques envolées bien senties le confirment, le poulain de l’écurie Talitres n’a pas fini de nous enchanter.
Article Ecrit parOn associe depuis toujours Sharon Van Etten à Shearwater. Outre un copinage qui les a vus partager la scène le temps d’une tournée et de quelques morceaux, il y a cette pureté, cette émotion affleurante qui émeut sans autre forme de procès. C’est un don que certains artistes ont. S’ils parlent tous peu ou prou d’eux-mêmes, certains semblent parler à chaque auditeur en particulier.
Mais si Jonathan Meiburg a ce chant qui touche à la perfection, il y a ici une fêlure plus qu’humaine. Un peu de fausseté (...)
On a une tendresse particulière pour ceux qui partent d’une matrice folk pour en faire quelque chose d’un peu différent, mine de rien. Parmi ceux-ci on comptait le duo Rue Royale dont un des membres revient en solo sous le nom de Dekker.
Il s’en dégage un aspect cool et actuel qui plait immédiatement. Il profite notamment d’une haute tenue mélodique (Small Wins). Sa voix immédiatement sympathique, même en mode falsetto (Do It All Again). Et quand le tempo se fait plus soutenu, on entend un morceau (...)
Les artistes français pratiquant avec talent des genres folk et dérivés font partie des amis de nos oreilles. On avait déjà ajouté Gabriiel à Raoul Vignal ou The Wooden Wolf à la liste sur foi d’un prometteur premier EP. Evidemment, on est restés aux aguets pour le premier album et on n’a pas eu tort.
La plage titulaire montre déjà une belle palette, avec ces cordes majestueuses et graves, de belles harmonies avec la choriste qu’on retrouvera tout au long de l’album et une sensation d’ampleur et la (...)
Si les rencontres avec Barzin sont plutôt espacées, les retrouvailles ont toujours été faciles. Il s’est en effet passé 8 ans depuis son dernier album. Le chanteur canadien a en tous cas mis à profit cet intervalle pour faire évoluer son univers.
On ne retrouve donc plus vraiment d’arpèges acoustiques. Exit donc les ressemblances autrefois flagrantes avec Spain, remplacées par une légèreté de tous les instants qui est à la fois la force et la potentielle réticence. Force parce qu’on n’a plus (...)