lundi 28 juin 2021, par
Peu de groupes ont su se forger une place privilégiée dans nos oreilles comme Islands. On a accroché tout de suite le wagon, dès leur premier album, sans connaître les Unicorns. Outre la bonne surprise de leur retour inespéré, il y a eu cette magie du bon album écouté au bon moment. Cet état de grâce n’a pas été constaté à chaque fois mais il a bien eu lieu.
La formation canadienne a toujours su imposer une coloration à chaque album sans jamais se dénaturer, au point de pouvoir livrer simultanément deux albums différents et complémentaires. Une fois encore, la livraison de 2021 impose une personnalité propre. Si on parle au pluriel, on sait qu’Islands est le projet de Nick Thorburn mais il retrouve ici le line-up habituel (Evan Gordon, Geordie Gordon et Adam Halferty) pour un Islomania de continuité.
Donc oui, on retrouve ces hymnes discrets et il y a d’emblée quelque chose d’irrésistible sur (We like To Do It) With The Lights On. On sait depuis qu’on les a vus en concert à quel point la basse est au centre de leur musique et cet apport indéniable se confirme. Carpenter a l’allant qui manque tant aux dernier Arcade Fire. Marble dans la veine de leurs grands morceaux plus lents, comme le grand Gore final
On ne retrouve en effet pas la relative fragilité branque de ses contemporains indie, ce qui a permis à la formation d’évoluer grâce à la solidité du son. Cette propension à générer de la mélancolie euphorique est unique et toujours délectable et on fond pour le groove de funk blanc imbibé de Natural Law Party. On ne sera pas surpris d’apprendre que le producteur de !!! Patrick Ford est de la partie. On entend même un petit air de New Order sur Never Let You Down. Cet album résolument joueur comme en témoigne le chorus de synthés de Set The Fairlight.
D’accord, il y a de la sympathie pour la formation développée au cours de quinze années mais les écoutes le confirment, ceci est un très grand album, de ceux qui résistent au temps, qui montrent que l’émotion peut surgir à n’importe quel moment et que certains ont le talent pour la susciter.
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
Il faut dire aussi que si (…)