lundi 2 août 2021, par
On n’a qu’une chance de faire une bonne première impression. C’est donc un cliché qui est venu en tête après quelques secondes d’écoute d’Abraham Fogg. Parce que le frère de Phileas (aucun lien, fils unique…) happe tout de suite. Grégoire Vaillant et Charles-Edouard Dangelser sont musiciens, certes, mais ils sont aussi des réalisateurs de court-métrages. C’est en dessous si vous voulez l’impressionnant support visuel.
C’est le genre de musique dont on ne se rendait pas compte qu’on avait besoin. Dès les cordes du premier morceau, c’est patent, palpable. Et le second morceau plus spectaculaire encore. Musique d’exultation, dense, mêlant avec succès organique et électronique, elle nous a captivés tout de suite. C’est la tête qui décide, c’est l’échine qui tranche. Et vous aurez compris notre emballement à l’écoute de ces deux morceaux.
Il parait que ce groupe a démarré en tant que hobby d’ingénieur aéronautique (et on sait que ces gens-là peuvent avoir des hobbies prenants). Mais pas de titre planant ici, le spectre assez étendu est immédiatement familier. On passe en effet d’une certaine lourdeur des sons de la rythmique et des petites guitares entre les sons cristallins (la lignée Byrds-Smiths pour faire très large) et quelque chose de plus eighties.
Cette dernière peut conférer un côté hymnesque bien plaisant (Don’t Cry For Me) alors que la première inclination tend vers une dream-pop plus (Trouble, Tiny Circles) ou moins (Dust) éthérée, n’hésitant pas à relever un chorus dense pas un semblant de solo de guitare.
Forcément pas révolutionnaire vu le style pratiqué, le quintette de Minneapolis fournit néanmoins un album revigorant qui pratique avec verve des styles qu’on aimait déjà beaucoup.
De l’electro-pop un peu sombre, avec une voix féminine en avant, voilà le mélange éprouvé du duo français. La voix de Clémence de la Taille est belle, d’ailleurs, a un petit accent frenchy qui lui va bien, pratiquant aussi avec succès sa langue maternelle sur Nothing Is Better.
Plus cet EP avance plus le ton se fait lourd , ce qui n’est pas une mauvaise chose. Dreamers In Sleepless Nights s’offre même quelques changements de vitesse, histoire de balayer un spectre plus large. Pour reprendre des exemples de duos mixtes, on n’est pas dans l’intransigeance d’Essaie Pas ou Deer. Peu de guitares mais du gros son apporté avec discernement (la fin dense de Season Change) pour quatre titres qui montrent d’évidentes aptitudes qu’on va suivre.