mercredi 18 août 2021, par
Le plaisir de la découverte est une chose, celui des retrouvailles régulières en est une autre, tout aussi délectable. En dix ans, cinq albums et autant de retours, Ryan Karazija nous a toujours convié chez lui, dans une ambiance intime mais jamais fragile.
On aime en effet le spectaculaire quand il ne semble être qu’un produit dérivé, pas l’objet d’une attention forcée. Et spectaculaire, David l’est indéniablement. Cette façon permet de se laisser surprendre par les lents soubresauts de Hummingbird ou d’appuyer la rythmique tordue de Fade Away. Mais la lenteur est souvent de mise, tout au moins à l’entame des morceaux (Fucked Up). Sleep Peacefully est un moment de douceur et même les soubresauts de Stay Calm, Keep Quiet sont ouatés.
L’effet général s’approche d’un Perfume Genius qui aurait préféré étendre le son plutôt qu’hausser le ton. Ou comme si Bon Iver avait décidé de réenregistrer son premier album avec le son des suivants. Des mélodies magnifiques sont nécessaires et sont bien là (Burial Ground, Bye Bye) et serrent immanquablement la gorge. Et Captain a la majesté d’un Sigur Ros.
Les artistes le savent, jouer sur le seul charme ne suffit pas. Album après album, Low Roar pousse le bouchon un peu plus loin, gardant la délicatesse tout en augmentant l’ampleur. On vient de passer dix années avec lui, on ne va pas le laisser comme ça.
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