vendredi 17 septembre 2021, par
Quand on a pour hobby de parler de musique, ce qu’on écoute est souvent ce qu’on critique. Plutôt que chercher en vain quelque chose de pertinent à dire de Billie Eilish (que j’apprécie), je tente d’aller à l’inverse vers une musique plus rude, hermétique parfois, histoire de réétalonner les perspectives
Nantais d’adoption, l’Australien Will Guthrie est à même de procurer ces sensations de libertés et d’expérimentations. Ne vous laissez donc pas tromper par le titre, ce n’est pas un album pour tout le monde. Si vous lisez ce genre d’article, sans doute plus. Dans l’incroyablement longue liste de collaborations passées, on note Jérôme Noetinger.
Le réflexe, c’est de vouloir retomber dans ce qu’on connaît. On pense donc aux chemins de traverse de Liars (NightCalla) pour un résultat confinant à la transe. C’est le risque du genre, si c’est réussi c’est envoûtant, un rien de déviation et c’est la crispation. On est plus proche du premier cas de figure.
Des breakbeats, une voix déformée, l’approche de cet album de Will Guthrie n’est pas aisée, rebutera même sans doute certains. Mais qu’importe, autant afficher ses ambitions et intentions d’emblée. ShortFuze ou Thésée sont des morceaux carrément freejazz. Mais la pression retombe, avec ce qui ressemble à du field recording (Kaleidoscope Red), soit des enregistrements de sons qui ne proviennent pas d’instruments de musique. Bref, cet album est une curiosité revigorante qui se montre au final assez gratifiante. Allez-y de ma part de toute façon.
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)
Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham (…)
La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez (…)