mercredi 20 octobre 2021, par
Notre relation avec les artistes est souvent réduite au strict minimum. Par timidité peut-être, par manque de temps, par désir d’indépendance ? Allez savoir. Pourtant des relations lointaines se nouent parfois. Elles ne sont ni nécessaires ni suffisantes, certes, mais quand on décèle une grande cohérence entre ce qu’on perçoit d’un personnage et son œuvre, l’attachement ne peut que s’accroitre.
Si c’est par le biais d’unEP avec Claire Redor confirmé par un autre EP qui nous l’ont signalé, il existe déjà une introduction à Centredumonde. Celle-ci n’en est pas vraiment la suite mais est une collection de démos de 1998 à 2021. Si vous voulez le contexte de chaque morceau, c’est une série en cours sur facebook... On ne va pas se lancer dans cette exégèse ici mais livrer des impressions forcément positives.
Selon une citation attribuée à Saint-Exupéry (l’auteur le moins drôle du monde) l’humour serait l’ultime politesse du désespoir. Cette maxime peut évidemment s’appliquer ici. On avait adoré Les Brochettes en son temps pour le même genre de déprime larvée et à côté de ceci, Miossec est un parangon de la litote. Il est sans doute le seul qui peut appeler un morceau Les Petits Pouloutes Dans Ton Nombril et en faire suindre l’intensité, avec de la pudeur et un effet de surprise bien présent.
D’une manière générale, cette série a des allures de tubes perdus. Oui, on pourrait les réenregistrer avec une couche de polish mais cet aspect faussement lo-fi leur va drôlement bien au teint (blême). Et puis il y a aussi des morceaux qui claquent comme Dans Les Herbes de Pluie parce que ces accords mineurs frappent fort et juste, toujours, le sens mélodique et lancinant est toujours présent. De façon étonnante, certains morceaux sont plutôt longs, avec des chorus fort bien en place.
Certains sont un peu plus bruts (Je veux Travailler, ça empêche de penser), voire un peu âpres (Nourriture pour chiens et humains), comme si Didier Super ne surjouait pas le côté prolo. Maxime Bien Fait Pour Ta Pomme est une ritournelle mélancolique qui fera forcément de l’effet. C’est tellement personnel qu’on sait tout de suite quand on a affaire à une reprise. Et il y a en a quelques-unes ici dont Le Beau Bizarre.
La dose est copieuse bien évidemment. Mais il ne fallait sans doute pas faire une sélection dans ce qui est une matière brute livrée comme telle. On en sort avec ses préférences, certes, mais il aurait été dommage d’écorner cette vision d’ensemble. On termine cet album dans un état d’esprit différent de celui dans lequel on y est entré, c’est certain et ce n’est pas rien. Combien de fois faudra-t-il que Centredumonde se présente ? Autant qu’il le faudra en fait, on continuera à marteler sa bonne parole, paradoxalement drôle et revigorante dans son désappointement. No Strass No Stress, c’est plus qu’un titre, c’est un état d’esprit.
On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
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