lundi 21 août 2006, par
Il y a peu de chances de revoir Moloko à court terme. Mise en vacances, Roisin Murphy, la charismatique chanteuse de ce groupe finalement essentiel s’est réfugiée dans la musique électronique. Elle aurait pu étrenner ses tenues extravagantes dans un disco kitch ou dans de la dance policée mais non, c’est sur Matthew Herbert que s’est dirigé son choix.
Annoncé par les deux EP vinyles Sequins (je n’ai pas vu passer le troisième, distraction ?) à la pochette déjà fort moche, le premier album de la belle (sisi) Irlandaise est plutôt touffu et difficile. Ayant pu me familiariser suffisamment tôt avec les maxis, il a fallu moins d’écoutes pour l’apprivoiser.
Car si ce n’est pas obscur, loin de là, on est plutôt loin de la variété, si on excepte le pas fameux single If we’re in love.
Funk blanc et froid, sons d’origines diverses et difficilement identifiables, il popose différents niveaux d’écoute en fonction de l’attention de l’auditeur.
Mais qu’y entend-on vous vois-je déjà demander d’un air suspicieux. Eh bien, à l’instar de cette antique publicité pour les fromages belges : un peu de tout. Parfois un petti relent eighties (Sow into you), du Portishead passé au concasseur (Sinking feeling), du Tom waits electro (Night of the dancing flame), un morceau que Björk n’aurait pas renié (Ramalama) ou plus généralement du funk froid (Dear Diary). Certains morceaux manquent cependant d’accroche pour se rendre indispensables (Trough time). Ca ne peut pas marcher à tus les coups (Off on it) et empire avec la lenteur (The closing of the doors).
Sur foi d’un concert de Moloko à l’ambiance électrique à Werchter en 2003, on ira revoir Roisin avec plaisir au Pukkelpop. Vos efforts d’écoute seront donc récompensés si vous passez outre votre aversion pour une certaine forme de soul froide. (M.)
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