lundi 6 décembre 2021, par
On termine souvent la critique d’un EP en souhaitant en entendre plus. Vu que les deux morceaux qu’on connaissait d’Abraham Fogg étaient vraiment enthousiasmants, il va de soi qu’on s’est jeté sur ce premier album avec convoitise. On retrouve ces deux morceaux ici, gage de continuité et de revenez-y.
Il est à noter que dans les éléments fournis avec l’album ce sont surtout les prix pour les courts-métrages qui sont mis en avant. Il est souvent plus compliqué d’appréhender les projets dont la musique n’est qu’une composante. Et c’est plus manifeste sur la durée d’un album que sur celle d’un deux-titres.
C’est un cliché répandu chez les artistes de musique instrumentale (‘à vous de faire le film’). Pas vraiment de ça ici, chaque morceau a (ou aura) droit à son clip, ou plutôt court-métrage sur le thème de la sorcière. Il faut dire que cette musique est très évocatrice, on devine des images en l’écoutant. Mais cette interprétation est univoque, nourrie des films qu’on a vus. Autrement dit, certaines musiques plus abstraites gardent un mystère supérieur. Fort heureusement, ils excellent dans l’installation de climats, jouant habilement des causes pour créer des effets. Exorcism fait appel à plus de distorsion et sort du cadre de ce qu’on connaissait d’eux.
Un Chamber of Torture est sans doute trop... torturé pour servir de support. Mais pour constituer un album, c’est utile de créer ces frictions, de susciter ces contrastes. Une euphorie se dégage toujours du Vol Des Sorcières tandis qu’ils font dans la lourdeur spectaculaire sur Money. Il y a des moments plus apaisés aussi, qui aèrent l’écoute mais ne fixent pas l’attention. D’une manière générale, ces cordes (probablement synthétiques) empêchent toute comparaison frontale avec les BO vintage très en vogue.
Grégoire Vaillant et Charles-Edouard Dangelser connaissent leurs métiers, et le volet sonore de leur projet est déjà un bel objet qu’il serait dommage de ne pas compléter des images.
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