lundi 21 février 2022, par
Il y a certains noms et concepts qui ne s’oublient pas. Le souvenir de ces percutantes reprises de standards de musique électronique au piano est si prégnant qu’on associe toujours les deux plus de quinze ans après. C’est avec curiosité donc qu’on reprend contact avec cet attachant pianiste. Et si on a depuis découvert plusieurs sociétaires de cette belle veine néo-classique (Akira Kosemura, Tim Linghaus, Andrea Viscardi, Alexandre Tharaud...), revenir à cette référence fait toujours autant plaisir.
En tendant l’oreille, il y a évidemment des éléments supplémentaires (quelques sobres effets, de minimes nappes de synthé) mais le piano est presque seul. Donc on peut se laisser aller en toute confiance, et laisser Seasons nous emporter dans sa mélodie limpide. Dans le genre, c’est plus complexe que Yann Tiersen. La concision des morceaux, leur teneur mélodique, tout concourt à une beauté indiscutable. Ce qui fait que cet album est court mais sans aucun temps mort. Les idées sont développées et jamais diluées donc.
Parce qu’on ne se refait pas, il y a aussi des relectures de morceaux de D.A.F. et Dead Can Dance. Mais ils sont tellement intégrés à son style qu’une oreille non prévenue (j’avoue que Der Raüber und der Prinz m’était inconnu) ne les distinguera pas. Et c’est très bien comme ça. Si les albums piano solos sont toujours aussi compliqués à commenter, ce temps passé en compagnie d’un Steinway est toujours un vrai plaisir. La fluidité remarquable de cet album sorti chez Warner Classics scelle des retrouvailles qui mettent en joie (triste).
Carmen Sea – Sorry (EP)
Parmi les inspirations étranges, le quatuor parisien Carmen Sea en a une qui détonne. Cet EP est en effet basé sur un accident routier qu’ils ont subi un soir de retour de concert. Ils s’en sont sortis indemnes et avec une énergie qui les a poussés à relater tout ça sur cet EP. Enfin, quand on dit ‘relater’ tout est relatif parce que la musique est essentiellement (…)
L’EP sorti l’an passé nous avait déjà signalé le talent et la singularité d’Édouard Ferlet. On rappelle donc la singularité de son procédé. Il utilise deux pianos dont un mécanique piloté par une machine semble dialoguer avec celui qu’il manipule en direct. Ce pilotage crée un dialogue, indéniablement, mais s’il permet de se laisser surprendre, il faut tout de même une sacrée maitrise.
Pas (…)
On avait déjà croisé le chemin d’Ô Lake à l’occasion d’une très réussie musique de film. On ne sera pas décontenancés donc par cet album du projet de Sylvain Texier qui utilise la même base avec le même style qui se voit décliné de plusieurs façons.
Evidemment, il y a du clavier et des cordes, pour un mélange ample et mélodique mais quand il y a un peu de batterie synthétique, elle ne (…)
Parfait pour écouter dans votre bain !
C’est ainsi que la présentation de cet album de Denis Frajerman se conclut. Tout d’abord, faute d’avoir une baignoire sous la main pour vérifier le propos, il convient de réétalonner la perception qu’on peut avoir d’un artiste. A l’aune de ce qu’on a pu entendre de la part du violoniste du côté de Palo Alto ou des imposantes Variations Volodine (…)