vendredi 4 mars 2022, par
Quand on a entendu Gimme Fiction pour la première fois, on n’a pas compris l’ampleur de ce qu’on écoutait. Beaucoup de morceaux avaient marqué mais la place de cette formation et de cet album dans sa discographie n’étaient pas si manifestes. Il a fallu les impeccables albums sortis depuis et loués en ces colonnes pour se rendre compte que le groupe texan est sans doute un des derniers grands groupes trop peu connus. Pas un jardin secret pour passionnés, mais un incompréhensible manque de visibilité.
Il faut dire aussi que ce qui les distingue est compliqué à définir. S’Ils ont toujours pratiqué un rock tendu vraiment tendu, avec ce petit supplément, on avait adoré leur évolution, cette adjonction de groove ou d’electronique qui les rendaient vraiment irrésistibles. C’est notre organisme qui a validé Outlier. Et They Want My Soul était tout simplement notre préféré de 2014. Ils revendiquent leur dixième album comme leur plus ‘rock’ et en effet, quelques guitares bien saignantes en assurent l’ossature. On découvre aussi sur Wild l’attrait des Stones les plus moites.
Held place déjà leurs intentions, ils ont envie d’en découdre. Et On the Radio s’ajoute d’ores et déjà à la liste de leurs morceaux marquants. C’est leur versant le plus maximaliste, quand ils dévient du plan de base en ajoutant des éléments qu’ils se transcendent. Il faut dire qu’on retrouve en sus de l’équipe habituelle il y a Mark Rankin (Queens of The Stone Age, Adele...) à la manœuvre. Pour le reste, ils ne renouent pas pour autant avec leur veine minimaliste de Transference. Les moments plus calmes sont en effet moins percutants (Astral Jacket).
Le petit plus qui distingue Spoon est toujours là, leur remarquable concision également. Si l’amplitude montrée par les brillants albums précédents est moins présente, ce retour aux sources les maintient dans le peloton de tête des formation rock qui comptent.
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)