lundi 7 mars 2022, par
La relecture de ses propres morceaux n’est vraiment pas une idée neuve mais quand il y a un point de vue, une cohérence, une discographie solide, c’est souvent un exercice valorisant. On a dit tout le bien qu’on pensait de ce que Fink ou Patrick Wolf avaient fait de leurs œuvres, été plus mitigé sur le résultat des Tindersticks. La tellement attachante Basia Bulat s’y frotte également.
Le fil conducteur ne sera pas long à trouver, ce sont surtout des arrangements de cordes qui orchestrent ces morceaux pour cet album qui n’a rien d’un dégoulinant album symphonique. On note que parmi les trois arrangeurs il y a un certain Owen Pallett qui multiplie les bons coups tout seul ou en support, lui qui peut aussi bien être sur scène avec Arcade Fire ou enluminer les morceaux de Taylor Swift, Haïm ou Pierre Lapointe (échantillon vraiment pas exhaustif). Les autres sont Paul Frith et Zou Zou Robidoux, moins connus de nos services mais visiblement très à leur affaire.
Ces atours fonctionnent évidemment très bien. Et comme il y a 16 morceaux (4 fois plus que sur l’EP de remixes à base de cordes de Phoebe Bridgers), on puise allègrement dans une [belle discographie-486], avec presque tous ses morceaux phares. D’une manière générale, les versions ralenties sont les moins percutantes, I Was A Daughter ou Go On étant plus alambiquées que leurs percutantes versions originales. Au contraire, certains morceaux prennent encore plus d’ampleur comme Good Advice.
La voix de Basia Bulat est toujours magnifique, avec l’ultime classe d’en garder souvent sous la pédale même si ces relectures laissent de la place au chant. Pour ceux qui ont atteint 2022 sans entendre Basia Bulat, pourquoi ne pas commencer par ici ? Peut-être parce cet album prouve aussi par l’absurde à quel point ses morceaux sont bien produits sur ses albums et peuvent garder leur intimité sans renoncer à une certaine ampleur. C’est surtout en tant que bienvenue dose supplémentaire et comme éclairage oblique sur de très belles chansons que ces Garden Versions donnent leur meilleur.
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