mercredi 27 avril 2022, par
Avec 17 ans de bons et loyaux services, ce site a forcément vécu bien des découvertes d’artistes à leurs débuts. Certains ont filé à travers les filets lâches de la mémoire, d’autres sont restés vissés en permanence dans le champ des radars. Evidemment le groupe allemand Get Well Soon fait résolument partie de la seconde catégorie. On a suivi de très près leur évolution, concert après album. On sait aussi que si ce sont d’excellents musiciens (sept au dernier comptage), Get Well Soon est surtout le projet de Konstantin Gropper et il semble avoir trouvé une forme presque définitive à sa musique.
Si les morceaux prennent plutôt leurs aises, ils n’atteignent jamais les 6 minutes. Non, ce n’est pas de la pop progressive, mais une pop orchestrale et élégante. Les convergences avec Pulp détectées dès le premier album se retrouvent ici plus patentes encore, et la voix grave et un peu distanciée ainsi que son ironie parfois féroce augmentent encore le rapprochement, tout comme l’occasionnelle pulsion krautrock (This Is Your Life) peut rappeler les moments plus enlevés du légendaire groupe de Sheffield.
Ceux qui auront opté pour la copieuse version vinyle augmentée de cet album recevront quelques microsillons supplémentaires dont le single qui sert de générique à l’amusante série How To Sell Drugs Online (Fast) sur Netflix dont Gropper assurait la sélection musicale mais aussi un calendrier dans la plus grande tradition demotivator. De quoi relativiser les aphorismes distillés au long de l’album. On se souviendra du délire ’secte’ qui avait entouré la sortie de The Scarlet Beast of Seven Heads et cette fine différence constante entre le premier et le second degré est une marque de fabrique qui valent quelques rapprochements mérités avec The Divine Comedy, l’amour de la pop classique en autre point commun. C’en est troublant sur Golden Days par exemple.
On s’est habitués à ne plus avoir la mâchoire qui pend pour chaque morceau et à chaque écoute mais il y a tellement de talent ici, une ampleur sans emphase (I Love Humans) qu’on pardonne aisément un petit ventre mou de milieu d’album. La lenteur occasionnelle n’étant en l’occurrence pas un allié (Richard, Jeff And Elon). Il y a quelques claviers qui claquent, faisant de My Home Is My Heart un de leurs morceaux marquants. Et puis tout bénéficie d’un son hénaurme, avec en plus un sens mélodique aiguisé (Our Best Hope) ou quelques belles relances (Mantra).
Plus pop peut-être que ses prédécesseurs immédiats, Amen confirme Konstantin Gropper au firmament des songwritters amples. On ne retrouve presque plus l’émotion qui nous a tant étreint sur le premier album mais c’est un virage pris par la formation teutonne il y a bien longtemps. Sans cet encombrant souvenir, il reste un album impeccable de maitrise.
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