Accueil > Critiques > 2022

Maxwell Farrington et Le Superhomard - I Had It All (EP)

mercredi 18 mai 2022, par marc


Parfois il faut faire un pas de côté, prendre un peu de recul pour que les choses apparaissent sur un jour nouveau. Certes, le temps avait manqué pour vous parler de Once qui marquait la rencontre entre le chanteur australien installé en Bretagne et le musicien et producteur français Le Superhomard (Christophe Vaillant pour l’état civil), mais l’album avait plu, récoltant un beau succès critique.

Et puis on écoute Dewaere dont il est aussi le chanteur et on se dit que ce mélange de crooner et de rock plus sale fonctionne vraiment. Pour cet EP, musicalement rien n’a vraiment changé par rapport à Once, juste notre regard.

Ce côté orchestral est toujours là. C’est un crooner donc, mais avec ce qu’il faut de fêlure, d’imperfection pour qu’on ait envie de le suivre. Tout est au premier degré, la finition est impressionnante mais comme chez Get Well Soon, Pulp ou The Divine Comedy, il y a ce petit décalage qui emporte la sympathie.

La modernité vient de cette relecture, pas de l’inspiration qui vient clairement d’une certaine pop de chambre anglaise des sixties, celle qui fournit déjà le matériau de projets comme les Last Shadow Puppets (plus brillant, nous sommes d’accord). La délicatesse ne devient jamais sirupeuse et on sent que l’imperfection du chant aide étrangement, ajoutant un certain ’grain’. On n’avait pas attendu cet EP pour apprécier le duo mais un petit détour défouloir nous l’a rendu plus proche et maintenant, on ne lâche plus cette brillance un rien surannée au charme certain. On ne va pas mentir non plus, la longueur de cet EP rend le propose plus resserré et aide à l’apprécier.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Kate Nash – 9 Sad Symphonies

    Nous sommes en 2013. Après un premier album acclamé emmené par le tube Foundations, la star de Myspace a confirmé avec My Best Friend Is You la plupart des espoirs placés en elle et la voici en position de définitivement asseoir son statut avec un troisième album traditionnellement piégeux. Mais elle va relever le défi.
    Sauf que vous savez que ça ne ça ne s’est pas passé comme ça. Larguée (…)

  • The Smile - Wall of Eyes

    Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom (…)

  • PJ Harvey – I Inside The Old Year Dying

    C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
    Il faut dire aussi (…)

  • Ralfe Band - Achilles Was A Hound Dog

    Outre un flair hors-normes pour dégotter des talents très actuels (Nadine Khouri, Raoul Vignal, Emily Jane White...), Talitres a aussi le chic de remettre en selle des formations culte. A l’instar de Flotation Toy Warning ou The Apartments, Ralfe Band était passé sous nos radars et c’est le label bordelais qui nous le signale.
    Et il fait bien. Si les albums précédents du groupe d’Oly Ralfe (…)