mardi 7 juin 2022, par
Encore une formation chère à nos cœurs, que ne nous a jamais déçus. On retrouve leurs caractéristiques, la voix éraillée en avant, une batterie qui mène le tout et surtout un cœur gros comme ça. Il le faut pour que ça passe, pour qu’on soit emportés. Et on l’est, indéniablement. Comme Cloud Cult, Bodies of Water ou les bons moments d’Arcade Fire, cet engagement crée la connivence et plait énormément, quitte à en faire trop.
La réussite des morceaux est d’ailleurs directement proportionnelle à ce ressenti. Et pas au tempo parce que quand il est plus lent, la batterie se démène et 3 Sisters reste percutant au contraire de Late September Snow qui marque moins. Ils ajoutent tout de même beaucoup de ‘grain’ pour que l’aspect plus brut prenne le dessus.
Un jour peut-être, The Rural Alberta Advantage sera complètement apaisé, ralentira et sera moins concerné. Et ce sera moins bien. Mais on n’en est vraiment pas là, la formation canadienne reste fidèle à elle-même et sera à même de satisfaire ses fans et peut-être en faire de nouveaux.
L’impact du cinéma sur tout un pan de la musique française semble démesuré par rapport aux autres contrées. Des références nouvelles vague d’un Vincent Delerm aux déambulations parisiennes d’un Pépite, l’aspiration est grande. Dans le cas du premier EP de Tristan Roma, le duo peut aussi se situer dans la même mouvance. Le son tout d’abord, synthétique, syncopé et la voix planquée dans le mix. Il y a quelque chose de parisien dans ce spleen spectaculaire. Même si c’est moins flamboyant que la pochette ne le suggérait.
C’est pourtant un morceau presque instrumental qui reste le plus marquant. Le Télégramme dont la mélodie forcément tristoune est brillamment mise en son. On pense alors plutôt aux récents exercices sonores de Benjamin Schoos. Si le son synthétique et un peu groove est ample, le propos est plus intimiste et le choc des deux fonctionne. Si elle s’inscrit dans une lignée française bien établie, c’est une vraie personnalité qui perce ici.
Une voix rêveuse, des structures de son solides, le trio Zen Mother de Brooklyn propose de la dream-pop avec substance. Mais on a plus que ça, notamment quelques variations pour qu’Henri Matisse fasse son petit effet. Ils ajoutent à l’occasion un peu se sons synthétiques pour un effet vraiment plaisant, pour emballer Sleep dans un cocon de son qui sans doute confine au bruit par moments. Lees guitares plus tranchantes sur Order apportent une lourdeur qui leur convient forcément bien. Ils peuvent aussi nous offrir un space-rock de bon aloi sur Lil Jesus.
On préfère logiquement leurs moments plus francs et directs que plus éthérés (Pharmacy et son saxophone) mais même comme ça il y a des soubresauts. La recherche de l’efficacité à tout prix n’est pas une priorité et la large palette de la formation pourra satisfaire bien des envies sur ce solide album.