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Séance de Rattrapage #104 – Curry, Domotic, Caleb Nichols

vendredi 12 août 2022, par marc


Curry – Brume (EP)

La brume est un phénomène léger, évanescent mais tenace et indéniable. Un nom bien choisi pour ce premier EP qui pourtant le tire d’un endroit (près de Trois-Ponts). On fait donc la connaissance du duo qui combine la voix de Joëlle Van Laethem et la guitare de Patricio Trujillo

On va dire simplement que c’est du pop-folk en français mais ce n’est pas du guitare-voix pour autant. Il y a un son plus cossu qui sous-tend Petite et c’est vraiment beau avec une sobriété qui laisse de la place à tous les éléments. C’est le dosage qui est important et il est réussi ici.

Après les deux premiers morceaux qui emportent l’adhésion par leur douceur charpentée, on les suit aussi sur le plus lent et éthéré et plus acoustique Silencio. Plus le temps passe, plus on apprécie un bon EP qui présente en quelques morceaux un style. Evidemment il faudra plus de variété pour un album mais on vous en parlera s’il devait se matérialiser.

Domotic – Description of an Unfolding event

Chords / Melodies / Textures / Rhythms / No words

La pochette déclare les intentions avec clarté, vous entendrez ici de la musique électronique instrumentale, avec une teinte vintage mais pas de sons de synthé trop connotés. Ce n’est pas un trip passéiste à la Stranger Things non plus mais une relecture inspirée qu’on avait déjà appréciée chez Magnetic Rust ou Bitter Moon.

La musique de Stéphane Laporte (Parisien actif depuis 20 ans) est affaire d’évocations donc. On pense aux seconds volets de Low et Heroes de Bowie sur Imprecision mais c’est plus personnel que ça, privilégiant les climats très apaisés et un très haut contenu mélodique (Dreams Glow), parfois augmenté par des chœurs (Suspension 2).

Le résultat est un album résolument hors du temps et finalement peu passéiste, qui pourra plaire à tout amateur de musique instrumentale à teinte synthétique. Et ça devrait faire du monde.

Caleb Nichols – Ramon

On connaissait Caleb Nichols en tant que chanteur de Soft People, voire en tant que musicien de Port O’Brien mais c’est en tant qu’artiste solo qu’il nous revient. Si le duo nous avait vraiment tapé dans l’oreille, ceci est bien plus classique musicalement. Et même radicalement puisque la matrice musicale et thématique est à chercher du côté des Beatles, cet album utilisant le personnage de Mr Mustard dans des aventures queer assez délirantes.

Mais outre le propos résolument moderne et évocateur, le rapprochement le plus flagrant est le doux chant d’Eliott Smith (Listen To The Beatles, Run Rabbit Run). Rayon ressemblances, Mustard’s Blues a quelques petits airs de Shine On You Crazy Diamond et d’une manière générale, c’est plein de mélodies qui marquent (Captain Custard). Bref, de quoi faire un voyage musical à plein de niveau de lectures.

    Article Ecrit par marc

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