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Séance de Rattrapage #106 - Charlie Risso, Ghoster, Kabuki Dream

vendredi 4 novembre 2022, par marc


Charlie Risso - The Light

Charlie Risso a beau venir de Gênes, ce qu’on entend sur sa troisième publication est clairement influencé par des pays plus nordiques. Ce n’est pas un hasard si un des titres fait référence à un été norvégien. Mais c’est surtout le son épuré et le halo qui le nimbe qui la distingue.

Des sons glitch discrets enrichissent ce petit EP qui tient aussi beaucoup sur sa belle voix aérienne qui colle parfaitement au cocon musical qui l’entoure. Suffisamment forte et assurée pour ne pas être uniquement une piste du composé, elle distille des mélodies qui allègent encore le tout. C’est marquant sur Into The Forest mais tous les morceaux fonctionnent. D’accord, il n’y en a que 4 mais cette pop rêveuse et pleine d’ampleur tient toutes ses promesses.

Ghoster - Crame (EP)

Le premier EP du duo (on sait juste qu’ils s’appellent Ben et Greg) en font d’office des sociétaires de l’EFB (Ecole Française de Bourrinade), groupe informel et inventé ici et maintenant dont peuvent faire partie Vitalic et Th/s /s Sh/t. On y entend donc de l’electro d’inpiration technoïde directe et sans chichis.

Avec des basses un peu grasses et sans concessions. On est là pour ça, on ne va pas bouder son plaisir. C’est celui qu’on avait à l’écoute de Th/s /s Sh/t, donc des premier Daft Punk (Crame 1). Pourtant ce n’est pas (que) bourrin, il y a d’intéressantes évolutions sur Crame 2 qui confèrent un côté hypnotique bien plaisant et on adore particulièrement le bondissant Crame 4 avec un son de bombarde. Bref, ça bastonne un brin mais c’est maitrisé et c’est taillé sur mesure pour le vendredi après-midi et tout ce qui suit...

Kabuki Dream – Abstract

Kabuki Dream, nom sous lequel officient Jacopo Gabanini et Francesco Bartoli, produit de la synthwave instrumentale. C’est un peu vague dit comme ça, mais ils déclinent le genre en une infinité de variations. Le morceau mis en exergue et sorti en single est l’electro plus intense de Giorgio MorOrwell. Parce que oui, ils confessent une amour de la dystopie et du disco et les mêlent. Et c’est un morceau qui claque dans un genre qui s’éloigne du reste, plus en ligne avec ce qu’on a entendu chez une formation comme Th\s \s Sh\t par exemple, même si ses accalmies éloignent ce morceau de visées purement dancefloor.

Pour le reste, on a droit aussi à des plages avec des nappes de synthé. Parce que s’il y a souvent des beats, ce n’est jamais gras. Ils privilégient ainsi les mélodies d’accords mineurs (Let Me Be Inbriated), avec des violons synthétiques (Timeless), un peu de voix éthérées (Your Coaches). Mais ils peuvent aussi montrer des rythmiques plus complexes (WMMW), des guitares floydiennes (Lethargic Pachyderma) ou de gros synthés (Verita non Verita). Ce copieux album exploite donc toutes les variations possibles sur une matière a priori connue mais maintient son intérêt tout au long de l’écoute et ce n’est pas une mince performance.

    Article Ecrit par marc

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