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Séance de Rattrapage #107 - Ensemble Kimya, Orbel, Vincent Scarito

mercredi 16 novembre 2022, par marc


Ensemble Kimya - Between Mist and Sky

Les mélanges intercultures sont un terreau riche et une source de plaisir. Composé d’Amir Amiri (Santour), Olivier Marin (Alto & Viole d’amour) rejoints par Roméo Monteiro (Percussions indiennes) et Andrew Briggs (Violoncelle), l’Ensemble Kimya (alchimie en Arabe) pousse loin la fusion des traditions.

On pense évidemment à Esmerine mais l’esprit est moins post-rock dans le travail des sons ou les structures de morceaux, à Oiseaux-Tempête ou encore Xylouris White. Tout en s’inscrivant dans cette lignée, ils gardent une texture personnelle. Faire exister ces contraires est la performance de cet album. Les Folies d’Espagne sont plus proches de la musique baroque, avec une inévitable touche hispanique. Les tendances orientalisantes bien évidemment qui se traduisent logiquement par l’usage des quart de tons. Ces deux façons cohabitent de manière harmonieuse, menant à une densité et une fluidité qui frappe Raghs Bâd, avec parfois de vraies poussées (Dramâvand). Cet album riche parvient à nous capter sur son chemin tortueux et nous convaincre que la pureté peut aussi venir des mélanges.

Orbel - Lur Hezea

La langue est une composante non seulement sémantique mais aussi musicale et son emploi n’est jamais anodin. Ici, on ne nous en dit rien même si tout porte à croire que c’est du Basque. Ce n’est pas un argument de vente en tous cas, la langue n’étant mentionnée ni sur leur site, ni sur bandcamp ni dans le dossier de presse. On est évidemment à l’opposé d’une musique locale et traditionnelle et comme cet idiome nous est souvent inconnu, il participe du mystère. Et il est porté par une belle voix féminine.

Lancinante, un peu répétitive, la musique d’Orbel est une incantation, qui peut se faire plus insistante (Ufada), voire très spectaculaire sur Okerra qui montre une distorsion assez grandiose. Ils ont un passé post-rock, voire post-metal qu’on sent sur Irentzi et dégagent suffisamment de lourdeur et de mystère pour fonctionner à plein. Bref, c’est une découverte qui a toutes les chances de vous envoûter aussi.

Vincent Scarito - Splendor (EP)

Si on vous a récemment parlé de pans plus modernes de la chanson française, ce n’est évidemment pas la seule voie. Retour donc à une certaine forme de pop qui part dans plusieurs directions. La première pourrait mener aux amis Bertier dans la liberté et l’aspect littéraire assumé.

Mais il peut aussi se lancer dans un morceau plus alangui en anglais. En cherchant un peu, on voit qu’il a déjà sorti un album dans cette langue, une habitude francophone (Thousand, Antoine Wielemans...). Mais on revire encore, avec un Poisson plus syncopé qui rappelle forcément M. Et oui, avec une voix de tête et ça marche aussi. Si ce n’est pas une première publication, les variations proposées se posent comme une démonstration d’un savoir-faire certain, et la finition des morceaux est exemplaire.

    Article Ecrit par marc

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