mardi 28 février 2023, par
Il faut parfois le recul de plusieurs albums pour qu’on voie vraiment la personnalité d’un artiste émerger. Après un album de Darto et un troisième exercice solo, on peut commencer à cerner Nicholas Merz. On avait tout de suite remarqué sa belle voix grave et elle est logiquement toujours là.
On commence bien avec The Dixon Deal et ce montage en étranges couches dont certaines sont volontairement plus ’floues’. Dont ces lignes de saxophone qui semblent flotter. C’est un marqueur fort, sa particularité en fait. Surtout que son chant est aussi un peu relâché, même s’il peut prendre aussi des allures de Bowie (Giant Spiders).
Le résultat est forcément personnel, et empêche tout rapprochement littéral. On peut cependant penser à un Nick Cave en plein délire (Young Man, Short In Stature), John Grant en moins camp ou un Father John Misty non passéiste. Il partage avec ces deux derniers une ironie jamais démentie. A Day In L.A. est une ce des chansons de crooner mais qui passent ici à sa moulinette.
Mais il y a aussi des trouvailles musicales comme ce chouette petit gimmick de Hate, Unbriddled qui se termine par une guitare acide pour dégager une grande coolitude. On entendra aussi de la slide guitare débraillée, comme des chutes d’Ummagumma (Instant Legacy). Une belle voix, un son particulier pour se distinguer de coreligionnaires de classe, il y a tout chez Nicholas Merz pour confirmer un attachement qui dure.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
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