vendredi 7 juillet 2023, par
Encore une musique d’obédience cold issue de notre riant royaume. Après Ultra Sunn, Astrasonic et The Ultimate Dreamers, c’est une année faste dans le genre. Cet EP qui se voit remixé par Stéphane Devillers du groupe OK Lion !.
Plus placide et moins versatile que les exemples cités, cet EP doit chercher sa spécificité ailleurs, dans l’emploi occasionnel du français par exemple. Souvent se révèle donc une bonne idée, déjà réalisée par des groupes comme MHUD ou Projet Marina et permet ici d’élargir considérablement l’horizon. Pour le reste, l’amateur aura sa dose de belle ouvrage cold à souhait et la satisfaction de la découverte.
Le très productif Caleb Nichols revient déjà avec un EP qui présente le versant résolument pop de sa complexe personnalité. Il y prolonge sa réflexion queer sans les paillettes d’un Jake Shears (Scissors Sisters) mais avec une belle verve. Qui prend d’emblée une forme power-pop sur Wayled, comme les moments plus catchy de The Shins. Mais qui peut aussi être plus atmosphérique, une sorte de dream-pop indé de très bon aloi (Shadow Step) alors que The Idiot est un savant mélange de pop engagée (cette montée finale...) et d’une certaine douceur apportée par la voix qui évoque toujours autant Eliott Smith.
D’ailleurs, cet EP et le précédent font l’objet d’un gros EP qui sort en tant que CD pour ses tournées. Il présente d’ailleurs un bon équilibre entre chansons et spoken word et est indispensable si vous pouvez vous le procurer. L’amplitude du talent de Caleb Nichols doit se faire connaitre.
Avec trois publications en un an et demi, on peut dire que The Poison Arrows connait une période productive.
C’est le rock alternatif dans sa variété qu’on aime le plus ici, tendue à souhait, celle qui pousse la basse en avant et se fait hypnotique sur The Joy Amber Scam.
Le groupe de Chicago fait en effet partie de ce courant qui repose sur des bases post-punk, avec en prime un accent trainant courant dans le genre et Spoon comme référence inévitable, même si ceci est indéniablement plus torturé. Ce genre s’accommode aussi fort bien d’un tempo ralenti parce que la tension est maintenue sur Imminently Accompanied by Dragonflies. Abrasif mais pas éprouvant, nerveux et tendu juste comme il faut, The Poison Arrows est une des pépites de ce genre alternatif. Parfaitement mis en son, il s’avère vite indispensable à tout amateur du genre.