lundi 16 octobre 2023, par
I know it when I see It
Cette phrase d’un juge de la cour suprême américaine quand on lui demandait ce qu’était la pornographie peut aussi s’appliquer à certains styles musicaux, aussi faciles à identifier que compliqués à décrire. Les années ’80, ce n’est pas qu’une lointaine décennie, c’est un parfum qu’on reconnait tout de suite chez ce trio finno-allemand.
Et il convient bien à cette pop au synthé bien balancée, un peu sombre comme on l’aime. C’est le ton dégagé qui plait ici, ce faux détachement qui convient autant à la mélancolie sourde de Prophets (meilleur morceau du lot sans doute) qu’au son enveloppant de Gemini. Il faut dire qu’avec leur compétence (et des guitares remplies de chorus), ils arrivent à faire du chemin.
Les synthés peuvent se faire plus grandiloquents sur Rewired et quand le ton se calme sur Glory, on s’échappe du côté d’une dream-pop plus vaporeuse. Les morceaux instrumentaux apparaissent aussi plus froids et métronomiques mais ils arrivent à mêler leur versant plus pensif avec un ton presque martial sur Finish in Silence. Evidemment, il faut pouvoir compter sur des gimmicks réussis et celui de Dream Tomorrow fait mouche.
Explorer le versant le plus synthétique des années ’80 n’est évidemment pas la démarche la plus originale mais force est de constater que le trio le fait avec goût et passion, livrant un album cohérent qui a ses fulgurances.
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