vendredi 20 octobre 2023, par
Oui oui, Will Buttler a fait partie d’Arcade Fire qu’il a quitté l’an passé (avant les accusations). Certes, sa voix n’est jamais très éloignée de celle de son frère Win mais si on vous reparle de lui, c’est que ses deux albums précédents avaient laissé un excellent souvenir. On va tout de suite évacuer les ressemblances avec le super-groupe de Montréal en constatant que ce qu’on entend est une version convaincante de qu’aurait pu être Everything Now de sinistre mémoire. Il y a ce supplément de décalage et de peps qui fait toute la différence. Le manque de grandiloquence aussi.
La sympathie qu’on a pour lui depuis ses albums solo se prolonge donc naturellement pour cet album. Ceux qui l’accompagnaient en tournée sont maintenant ses acolytes de studio et on sent la force collégiale apportée par Sister Squares. Ce collectif formé de Miles Francis, Julie Shore, Jenny Shore (sa femme, il y a un pattern chez les Butler) et Sara Dobbs semble en tous cas bien en phase avec lui.
Stop Talking met tout de suite les bases d’une musique indé bien solide, souvent dense même quand le tempo ralentit (Me & My Friends) et qui peut aussi claquer. Surtout quand ils osent s’aventurer dans des zones plus automatiques avec Long Grass. C’est un des meilleurs moments qui nous rappelle aussi pourquoi on aimait tant LCD Soundsystem dont il partage aussi le côté ’tongue-in-cheek’.
Ce funk blanc et solide montre sur Saturday Night un groove indéniable en tous cas. Et c’est logiquement moins passionnant quand c’est plus filandreux sur Sunlight. Mais quand on écoute un album en entier (c’est notre cas), ces respirations ont leur intérêt aussi. Mine de rien, Will Butler et ses amis continuent une lignée d’albums qui deviennent de plus en plus indispensables. Couper les ponts et tracer sa propre voie était une excellente idée bien réalisée ici.
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)
Un jour, on devrait faire gober la discographie d’Of Montreal à une AI et voir si elle arrive à prévoir la direction de l’album suivant. A notre peu algorithmique niveau, un album plus apaisé devait succéder au nerveux Freewave Lucifer f mais en abordant la douzième critique d’un de ses albums, on sait que la prédiction est difficile. Ce qui est compliqué en fait, c’est que le climat d’un (…)