mercredi 1er novembre 2023, par
A une époque où la modernité n’est plus une vertu cardinale, il peut être étonnant de retrouver cette conjonction de talents (Avey Tare, Panda Bear, Deakin et Geologist) aussi en forme après près d’un quart de siècle d’existence. Avec Time Skiffs, on pouvait clairement parler d’une nouvelle période pour le groupe, un revirement vers plus de musique ‘figurative’ par opposition aux brillants collages psychédéliques excités de leurs années les plus influentes. Cet album-ci se présente comme son prolongement et on peut entendre ici une ‘vraie’ batterie, nécessaire aux revirements de Genie’s Open.
C’est un album qui prend un peu plus son temps en tous cas, ce qui pourra aussi rebuter et en atténue sans doute la diffusion. Et s’enquiller un morceau de 22 minutes en milieu d’album est un choix personnel. Il y a évidemment moultes variations là-dedans mais ça réclame quand même un investissement non négligeable de la part de l’auditeur, ce qui est une constante chez eux même s’ils ont aussi quelques singles brillants à leur actif.
En parlant de forme classique, on lorgne parfois du côté du Pink Floyd des tout débuts (Genie’s Open). Ils n’ont pas peur des changements de braquets en tous cas, avec des morceaux qui s’arrêtent et repartent comme Magicians of Baltimore. On rencontre donc de ‘vraies’ chansons comme Stride Rite mais si elles tiennent la route, elles gardent leur étrangeté intrinsèque.
Sans doute que cette formation culte n’a pas beaucoup de nouveaux auditeurs, mais il serait curieux d’avoir la réaction de ceux qui les découvrent maintenant sans les 20 ans d’accoutumance accumulées par les vétérans qu’on est devenus. Présenté comme un prolongement de Time Skiffs, cet album confirme le changement de cap opéré par le groupe de Baltimore et même s’il ne dégage pas sur toute sa longueur du même potentiel d’émerveillement, il témoigne de la volonté de ce collectif de ne jamais se laisser se scléroser.
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