lundi 4 mars 2024, par
Honnêtement, on l’a vu venir cet album. Inconsciemment, on l’a espéré aussi. Si Encounter avait vraiment plu, c’est le seul titre en français qui avait le plus marqué. On avait retenu le nom, et le temps a passé. Quand Du Temps a été lancé en éclaireur, l’échine s’est serrée immédiatement.
On avait détecté sur l’album précédent une tendance à produire des morceaux soyeux mais occasionnellement lisses, c’est maintenant oublié parce que la voix plus présente tempère cette propension. Elle se débrouille d’ailleurs presque seule sur les évocations pointillistes de Bora Bora.
Mais si cet album marque, c’est parce que si tout est empreint de beauté et de légèreté (Vallées), certains morceaux sont plus frontalement émouvants. Du Temps a déjà été évoqué, on a fondu pour la progression irrépressible de La Promesse. Le Phare montre que le pathos n’est pas son rayon et c’est très bien comme. A son crédit également un sens mélodique assez soufflant confirmé sur chaque morceau.
Et si ce passage par la pop anglophone était une étape obligée vers la singularité ? Obligatoire, sans doute pas, mais c’est une piste très certainement. Parce qu’une fois le style établi, le portage en français est souvent intéressant. Mais pour le rendre plus manifeste encore, on peut toujours compter sur Albin de la Simone, qui sait comme personne mettre son talent au service des autres. Demandez (au hasard) à Pomme. Signalons que Beyries a aussi fait quelques premières parties de Florent Marchet. Plus que jamais les amis de nos amis sont les nôtres. Ces étranges paroles nous sont restées en tous cas.
Puisque le temps est hémophile/Sa guérison est impossible/Tristesse inutile/Nécessaire
Certes pas tapageur, le style de Beyries vient de produire l’album qu’on soupçonnait, celui que quelques éclairs francophones laissaient espérer. Au passage on gagne une valeur sûre et singulière de la chanson française.
Normalement, on se concentre exclusivement sur l’aspect musical des choses. Même les musiques de film, série ou danse sont vues pas le simple prisme auditif. On va faire une exception ici parce qu’on l’a lu, Mes Battements d’Albin de la Simone. Et on a bien fait tant c’est un bonheur de sincérité et d’humour. Ce sont des anecdotes, un peu, des histoires courtes, des instantanés écrits et (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)
Même si un peu de documentation est souvent fournie, c’est souvent au moment de boucler un article qu’on vérifie des faits, qu’on collecte des informations. Bref, alors que je m’apprêtais à dire que la voix du chanteur de iAROSS me faisait furieusement penser à celle de Colin Vincent entendu chez Volin et Muet, il se fait que c’est lui aussi qu’il a été guitariste de cette formation. Mais (…)
Rien n’est plus plaisant que de constater l’évolution des artistes. On avait déjà rencontré l’univers particulier de Sophie Djebel Rose, apprivoisé son ton particulier, on apprécie d’autant plus la façon dont elle élargit elle-même son univers. Moins folk, plus franchement gothique, ce second album la rapproche d’artistes comme Anna von Hausswolff dont elle ne partage pourtant pas la rage (…)