vendredi 5 avril 2024, par
Si la moitié du duo, Andrea Cauduro, était inconnue de nos services, on avait déjà croisé le chemin de Paul Beauchamp. En tant que collaborateur de Fabrizio Modonese Palumbo, Paolo Spaccamonti, Jochen Arbeit ou Steve Stapleton ou comme membre de Larsen. Les deux producteurs et musiciens s’échangent les rôles au sein même de ces morceaux, passant d’une fonction à l’autre avec fluidité.
Le travail sur les textures du son est assez impressionnant. Scox présente une vraie gradation, et des éclairs vraiment spectaculaires qui renvoient au premier album de Trentemøller. Des plaisirs subtils donc, mais moins abstraits et drone que ce qu’on connaissait des œuvres solo de Paul Beauchamp. Mais ils modulent leurs effets, entre le plus atmosphérique Haborym et le passablement anxiogène Camio. Dans un registre aussi abstrait, le ressenti prime, on va donc dire que la fascination est bien là. On s’attendait à du compliqué, ça l’est beaucoup moins que prévu.
Kleo Pattern et Almond Blossom forment un duo mixte de musique froide, donc dans la lignée de groupes de line-up similaires comme Dark Minimal Project à Ultra Sunn en passant par Lebanon Hanover sans remonter à Miss Kittin and The Hacker qui ont soufflé sur les braises pour que le genre ne s’éteigne jamais. Ce qu’on a aimé sur ce second album logiquement nommé Sophomore est cet Harmony Boast au ton lancinant, ou alors le beat bien binaire d’Earl Condition, touchant à l’Italo-disco, aux origines du genre. Ou encore les synthés de Millepertuis.
Il y a toujours de l’allemand, plus dans la lignée de Kompromat, avec le même genre d’accent sur Traumen. Ne pratiquant pas la langue d’Einsturzende Neubauten, c’est rafraichissant pour nous. Plus que l’Espagnol sur Marybone qui semble plus incongru. Quoiqu’il en soit, on retrouve chez le duo une compétence et une vitalité indéniables.
On avait déjà partagé notre enthousiasme pour Parquet qui figurait même parmi nos albums préférés de 2023. Après l’EP Mud et l’album Sparkles and Mud, voici l’EP Sparkles. C’est logique même si les deux morceaux présentés ici ne figuraient pas sur l’album. Ce qui est clair aussi, c’est que leur volonté de créer de la techno de façon presque ‘organique’ débouche sur des morceaux saignants.
C’est toujours aussi délectable, les longs morceaux permettant de faire monter la sauce avant de la faire déborder sur la taque de cuisson. Il y a donc de l’euphorie donc sur Esperanza même si elle met un peu de temps à se manifester. Samantha dégage moins d’adrénaline pure. Si vous ne connaissez pas encore Parquet, un détour par l’album s’impose. Si comme nous vous étiez convaincus, ce petit supplément fait bien plaisir.